Washington, 9 janvier (RHC) La polarisation aux États-Unis après l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 nuit à son image d’exemple présumé de démocratie, selon une évaluation publiée aujourd’hui par le quotidien The Hill.

Ces faits ont terni la réputation d’un pays qui prétend depuis longtemps promouvoir les efforts pour la démocratie à l’étranger, a indiqué le quotidien.

«Les démocraties du reste du monde en Amérique latine, en Asie et en Europe ont reconnu le 6 janvier comme étant ce qu’il est. C’était une tentative de coup d’État. C’était un effort d’un président pour voler une élection», a déclaré Steven Levitsky, expert en démocratisation et en autoritarisme à l’Université de Harvard.

Les événements qui ont conduit au 6 janvier ont été suivis de près par le monde et observés en temps réel, indique la publication.

Un diplomate européen, qui a requis l’anonymat pour être honnête, a déclaré que les émeutes ont mis en évidence la menace qui pèse sur les démocraties et ont soulevé des doutes sur la force des États-Unis à surmonter ces défis, a-t-il déclaré.

Il a estimé que "la démocratie américaine pose un gros problème», alors que les sondages reflètent une baisse de l’estime pour le pays et son orientation vers les principes démocratiques.

Une enquête menée par le Pew Center auprès de répondants internationaux de 16 sociétés démocratiques, publiée en novembre, a révélé que seulement 17% ont déclaré que la démocratie américaine était un bon exemple à suivre, alors que 57 % pensent qu’il était un bon exemple mais qu’il ne l’est plus depuis quelques années.

Selon Ash Jain, directeur de l’ordre démocratique du Centre Scowcroft pour la stratégie et la sécurité du Conseil de l’Atlantique, le plus important est de savoir si la nation pourra conserver la capacité de diriger ce qu’on appelle le monde libre.

«La démocratie américaine est pleine de nombreux problèmes et « les événements de Kaboul», avec le retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan, ont mis en lumière les graves dommages que représente l’imposition de la démocratie américaine à d’autres», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, cité par The Hill.

Selon certains experts, Washington a perdu de sa crédibilité en lançant des initiatives de démocratie et de lutte contre la corruption dans le monde entier, une politique conçue à la mesure de ses intérêts.

«Je crois que, premièrement, nos ennemis soulignent notre hypocrisie, et notre insistance sur la tenue d’élections libres et équitables à l’étranger s’est retournée contre nous», a déclaré Bruce Hoffman, expert en terrorisme du Conseil des relations extérieures.

Source Prensa Latina