Un nouveau scandale de corruption remue la politique en Colombie

Édité par Reynaldo Henquen
2022-01-20 18:55:28

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Bogotá, 20 janvier (RHC) Un nouveau scandale de corruption ébranle aujourd’hui la Colombie après les révélations de l’ancien gouverneur de Córdoba, Benito Osorio, devant la justice transitionnelle qui lient José Felix Lafaurie à un groupe paramilitaire.

Lafaurie, président de la Fédération colombienne des éleveurs (Fedegan), très proche du Centre démocratique officiel et de l’ancien président Álvaro Uribe, s’est réuni au moins deux fois, en 2005, avec le chef paramilitaire Salvatore Mancuso pour financer la campagne de Mario Iguaran en vue de son élection comme procureur général de la nation.

La nouvelle diffusée par Radio Caracol, indique qu’en échange de ce soutien, Iguaran (procureur général entre 2005 et 2009) a nommé à un poste élevé de l’organe d’enquête l’épouse de Lafaurie, l’actuelle sénatrice María Fernanda Cabal qui aspirait à la présidence du pays.

Benito Osorio, ancien directeur du Fonds d’élevage de Cordoba, a été nommé gouverneur chargé de Cordoba le 28 décembre 2007 par le président de l’époque, Uribe, poste qui n’a duré que 15 jours à la suite de dénonciations publiques sur  ses liens avec les paramilitaires.

En 2015, un juge l’a condamné à 19 ans pour «les délits de destruction et d’appropriation de biens protégés; déportation, expulsion, transfert ou déplacement forcé de population civile; blanchiment d’argent aggravé; testament et entente en vue de commettre un délit».

En 2017, devant la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP), il a rapporté la responsabilité du Fonds des Éleveurs de Cordoba et Funpazcor, ONG créée par les frères Castaño, dans le déplacement forcé des communautés de la région de Tulapas et Urabá, et de la participation des membres de la force publique et de la police nationale aux activités paramilitaires.

 

SEPARADOR

La JEP, née après l’Accord de paix, a accordé à Osorio la liberté provisoire, conditionnelle et anticipée après avoir évalué ses contributions sur les liens des hommes politiques et des hommes d’affaires avec la structure paramilitaire Autodefenses Unies de Colombie (AUC).

Osorio «a révélé les noms de personnes, de fonctionnaires et d’autorités publiques qui ont facilité, parrainé ou participé aux actes de spoliation dans la région de Tulapas».

Il a également livré «plusieurs documents qui faisaient partie de son dossier personnel, et un disque dur qui, selon lui, contient des informations pertinentes" de ce qu’il a dit. Au total, il a mis à la disposition de l’organisme de justice transitionnelle 3500 archives», a déclaré la JEP.

Selon le quotidien Criterio, cette mesure permettrait de clarifier davantage les liens entre les syndicats économiques d’Urabá et de Córdoba, l’État colombien avec les paramilitaires, les déplacements forcés et l’accaparement des terres.

Leon Valencia, directeur de la Fondation Paix & Réconciliation, a souligné que «Il y a de nombreuses années, nous avons enquêté sur la relation entre les paramilitaires, les hommes politiques et les hommes d’affaires, nous avons montré les liens de José Félix Lafaurie avec les AUC, ce que confirme maintenant Benito Osorio devant la JEP. Espérons maintenant que les autorités judiciaires procèdent à la mise en conformité», a-t-il souligné.

Source Prensa Latina



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