La Paz, 20 janvier (RHC) L’ancien président bolivien Evo Morales a demandé aujourd’hui une enquête approfondie sur la participation étrangère au coup d’État qui a porté au pouvoir en 2019 l’ex-présidente de facto Jeanine Áñez.
"Nous exigeons une enquête approfondie sur cette atteinte criminelle à la démocratie et à la paix en Amérique latine. Il est temps de mettre un terme aux coups d’État militaires, parlementaires, judiciaires et anticonstitutionnels parrainés par les États-Unis pour soumettre les peuples et piller les ressources naturelles", a écrit sur Twitter le leader du Mouvement pour le socialisme.
En se référant sur son compte du réseau social à des plans conspiratifs internationaux confirmés par une indiscrétion que le journal argentin Página 12 a attibuée au président brésilien Jair Bolsonaro, Morales a affirmé qu’il s’agissait du Plan Condor du XXIe siècle.
«Par l’admission d’un président d’extrême droite, il est établi que les gouvernements du Brésil, de l’Équateur et de l’Argentine, qui étaient soumis aux États-Unis, ont conspiré et collaboré au coup d’État en Bolivie qui a entraîné la persécution, des massacres et la corruption", a relevé le premier président indigène de ce pays.
Des indices de cette conspiration autour du coup d’État du 10 novembre 2019 en Bolivie ont été mis au grand jour par une enquête du quotidien « Página Doce ».
«L’ex-présidente de facto de la Bolivie Jeanine (Áñez), j’étais avec elle une fois, est une personne sympathique qui est en prison», a assuré Bolsonaro dans une expression apparemment involontaire, selon la publication argentine.
Sans qu’il y ait des nouvelles à ce jour d’aucune réunion officielle entre les deux, l’éventuelle conversation secrète apparaît comme la pointe visible d’un iceberg sous lequel se cache le soutien du géant sud-américain aux secteurs qui ont renversé le président constitutionnel, Evo Morales.
L’enquête journalistique rapporte que cet écheveau présuppose des vols clandestins, la fuite de ministres et peut-être la remise d’armes aux secteurs putschistes boliviens.
Il ajoute que Bolsonaro n’a pas précisé où et quand il a rencontré Áñez entre novembre 2019 et décembre 2020, mois au cours duquel l’actuel président bolivien, Luis Arce, a pris ses fonctions après avoir remporté les élections.
Cependant, il note que durant cette période d’un peu plus de 12 mois, l’avion présidentiel de Bolivie s’est fréquemment et clandestinement rendu au Brésil, opération qui ne pouvait avoir lieu qu’avec l’autorisation du chef de l’État de facto ou avec elle à bord.
Quelques chaînes de Youtube qui soutiennent habituellement Bolsonaro, apparemment conscients de la gravité de sa confession sur la rencontre avec Áñez, l’ont retiré du réseau.
Cette preuve éventuelle pourrait être soumise au tribunal qui, à partir de cette semaine, jugera l’ex-présidente de facto et les anciens chefs militaires et policiers dans le procès dit du Coup d’État II.
Source Prensa Latina