Rio de Janeiro, 1er février (RHC) Le gouvernement des Etats-Unis aurait fait pression sur les présidents du Brésil et de l’Argentine, Jair Bolsonaro et Alberto Fernández, pour qu’ils annulent leurs visites en Russie, dans une mesure qui chercherait à isoler le dirigeant russe, Vladimir Poutine, au milieu des tensions à la frontière russo-ukrainienne, a déclaré le journal Folha de Sao Paulo.
Selon cet article, les diplomates américains ont exprimé leur inquiétude quant au moment de la visite de Bolsonaro à Moscou; c’est que, de l’avis de la Maison Blanche, l’accueil de Bolsonaro par Poutine enverrait le message que le Brésil soutient les actions du Kremlin en Europe de l’Est, donnant légitimité à ce que les Etats-Unis considèrent comme une violation du droit international.
Selon le média, le même message a été transmis à l’Argentine, dont le président, Alberto Fernández, se rend en Russie cette semaine et vient de signer un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la restructuration d’une dette de 44,5 milliards de dollars.
Le journal affirme également que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a de nouveau fait part au ministre brésilien des Affaires Étrangères, Carlos França, de sa crainte que le voyage de Bolsonaro en Russie puisse être interprété comme un signe que le Brésil prend parti dans le conflit.
Cependant, l’article affirme qu’il n’y a pas eu de demande explicite d’annulation de l’agenda de Bolsonaro en Russie.
Le 31 janvier, dans une interview avec TV Record, Bolsonaro a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de traiter la crise ukrainienne avec Poutine.
"Nous espérons que tout sera réglé dans la plus grande atmosphère de tranquillité et d’harmonie, le Brésil est un pays pacifique. Évidemment, si cette question [à cause de la crise en Ukraine] arrive à l’ordre du jour, ce sera de la part du président Poutine et non de notre part", a déclaré le président brésilien.
Des diplomates brésiliens ont précisé que, jusqu’à présent, il n’y a aucune volonté d’annuler le voyage à Moscou.
Les tensions autour de l’Ukraine se sont aggravées ces derniers mois.
Les puissances occidentales accusent la Russie d’accumuler des troupes à sa frontière avec l’Ukraine, ce qu’elles considèrent comme une préparation à une invasion.
Moscou nie les accusations et affirme qu’il n’a pas l’intention de lancer une opération militaire contre un pays quelconque.
En outre, la Russie signale l’activité militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et accuse l’Alliance atlantique de chercher des prétextes pour implanter davantage de matériel militaire à proximité de ses frontières.
Source Sputnik