Téhéran, 6 février (RHC) L'Iran s'est réjoui de l'avancée des négociations concernant son programme nucléaire.
Téhéran considère que les récentes décisions américaines concernant les sanctions sont «bonnes mais pas suffisantes», alors que les pourparlers se poursuivent.
L'Iran a estimé que les mesures prises par les Etats-Unis pour renoncer à certaines sanctions étaient «bonnes mais pas suffisantes», peu après l'annonce par Washington de la levée de restrictions liées au programme nucléaire civil de Téhéran. Le département d'Etat américain a indiqué le 4 janvier qu'il rétablissait des dérogations-clés protégeant de la menace des sanctions américaines des pays et sociétés étrangers impliqués dans des projets nucléaires non militaires.
L'initiative prise par l'administration de Joe Biden apparaît comme un geste notable en direction de Téhéran au moment où, à Vienne, les négociations pour sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien entrent dans la dernière ligne droite.
En 2018, le président d'alors, Donald Trump, avait retiré les Etats-Unis de l'accord et rétabli l'essentiel des sanctions économiques américaines contre Téhéran. En mai 2020, alors que Donald Trump ne parvenait pas à faire plier la République islamique pour obtenir un «meilleur accord», son administration avait fini par supprimer aussi d'autres dérogations concernant notamment le réacteur de Téhéran destiné à la recherche, et celui d'Arak, modifié sous le contrôle de la communauté internationale de manière à rendre impossible la production de plutonium à usage militaire.
«La levée de certaines sanctions peut se traduire [...] par la bonne volonté [des Etats-Unis]. Les Américains en parlent, mais il faut savoir que ce qui est sur le papier est bon mais pas suffisant», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. L'Iran veut tirer des «avantages économiques réels» de l'accord «Nous avons dit à la partie américaine, par l'intermédiaire de certaines personnes [...], de faire preuve de sa bonne volonté dans la pratique», a ajouté le chef de la diplomatie iranienne, expliquant que son pays attendait que «quelque chose de tangible se produise».
L'amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, n'a de son côté accordé que peu de crédit à l'annonce américaine. «On ne considère pas ce "show" de lever des sanctions comme un geste constructif», a-t-il expliqué dans un tweet. «Des avantages économiques réels, efficaces et vérifiables pour l'Iran sont une condition nécessaire pour la conclusion d'un accord», a-t-il ajouté, alors que les sanctions américaines ont plongé l'Iran dans une crise économique et sociale. En réponse aux sanctions américaines, les autorités iraniennes se sont progressivement affranchies des restrictions imposées par l'accord à leurs activités nucléaires.
Le président étasunien Joe Biden veut revenir dans l'accord de 2015 pour garantir que les activités iraniennes demeurent strictement civiles et pacifiques, à condition que l'Iran renoue aussi avec ses engagements.
Russia Today