La Havane, 12 septembre, (RHC)- L'ancien président colombien Alvaro Uribe (2002-2010) a reconnu sa responsabilité dans l'opération Orion, menée par les militaires dans la Commune 13 de Medellín entre le 16 et le 18 octobre 2002.
Au cours d’une visite à San Antonio del Prado, une ville au sud de Medellin, Alvaro Uribe a rencontré un groupe de jeunes portant une banderole sur laquelle on pouvait lire: "Qui a donné l'ordre ? 6 402+ ? "
Cette question a été posée par différents groupes pour protester contre les "faux positifs", l'euphémisme utilisé pour désigner les personnes tuées de manière extrajudiciaire par des agents de l'État et présentées comme des victimes de combat, ce qui fait l'objet d'une enquête de la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) de Colombie. Cet organe de justice transitionnelle a évalué le nombre de cas à 6 402 entre 2002 et 2008, sous l'administration d'Uribe.
L'ancien président s'est approché des manifestants et leur a demandé s'ils avaient des preuves le liant à des violations des droits de l'homme ou des cas de faux positifs. Dans l'euphorie, il a avoué : "J'ai donné l'ordre d'entrer dans la Commune 13, pour en faire sortir les guérilleros et les paramilitaires".
Uribe a ainsi reconnu sa responsabilité dans une opération qui a fait 80 blessés parmi les civils, 17 homicides commis par les forces de sécurité, 71 personnes tuées par des paramilitaires, 12 autres torturées, 370 détentions arbitraires, 6 disparitions forcées enregistrées pendant l'opération et plus de 100 dans les jours et mois qui ont suivi, selon les données de la Corporation juridique Liberté.
Source : Russia Today