Roberto Cobaría, l'homme indigène U'wa, a dit au monde il y a 30 ans : extraire le pétrole, c'est extraire le sang ``a la terre. Et pour cela, la vie mourrrait.

Nations Unies, 19 Sep (RHC) Le président colombien Gustavo Petro a exhorté mardi, lors de son discours au segment de haut niveau de la 78ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, à réformer le système financier mondial.

Il a qualifié d'illusoires ceux qui proposent que les pays de la terre qui sont déjà surendettés par la maladie et la cupidité puissent acquérir plus de crédit pour surmonter un problème que seules les cheminées du Nord ont produit.

"Le financement de la vie, le fluide des médicaments qui doivent être introduits dans les veines des économies et des sociétés du monde pour relever le défi de laisser le charbon et le pétrole sous la terre, à leur place, qui sont les véritables veines de la terre, comme Roberto Cobaría, l'indigène U'wa, l'a dit au monde il y a 30 ans ; retirer le pétrole, a-t-il dit, c'était retirer le sang de la terre et donc la vie mourrait", a-t-il souligné.

Il a assuré que la plupart des investissements destinés à décarboniser l'économie mondiale proviendraient de fonds publics et des efforts déployés par les sociétés pour rassembler les États et l'humanité, ce que l'on appelle aujourd'hui le multilatéralisme.

Il a exhorté à gouverner la terre avec les yeux de la démocratie et non avec ceux des empires car, a-t-il dit, "ils ne servent pas à sauver des vies mais à déclencher des guerres".

Il a appelé à la planification du grand plan Marshall pour la revitalisation de la planète, tout en soulignant qu'on ne peut pas demander au marché d'apporter des solutions à un mécanisme qui épuise l'humanité, alors que c'est ce mécanisme qui a produit le problème.

"La grande bataille de notre génération, pour défendre la vie de nos enfants et petits-enfants, ne peut être entièrement financée que par le secteur public, par tous. Libérez le secteur public pour sauver la vie", a souligné M. Petro.

Il a assuré que sauver la vie nécessitait une ère de changement, et que tous les jeunes, pour vivre, devaient lever les drapeaux du changement, de la transformation vers une nouvelle humanité.

"C'est la démocratie, et non l'autoritarisme, qui ressemble de plus en plus aux nazis. C'est la démocratie mondiale, c'est la planification, c'est le pouvoir des États, cette fois non pas face à la guerre mais face aux projets de vie. Planifier la transition vers une économie décarbonée et la financer. L'économie décarbonisée sera, je n'en doute pas, une économie plus humaine et plus juste.

C'est pourquoi, a-t-il dit, "ce président du pays de la beauté propose de réformer le système financier mondial, le FMI, les banques multilatérales, de mettre fin aux blocages économiques et de guider les fonds de capitaux privés".

En réduisant la dette de tous les pays, en payant aux détenteurs de la dette leurs créances, avec une émission de droits de tirage spéciaux du FMI, il y aura une diminution de la dette publique mondiale et une augmentation réelle des budgets publics et des fonds publics.

"De cette manière, nous pourrons financer le Plan Marshall pour les Objectifs de développement durable, la justice sociale et environnementale sur la planète, le Plan pour surmonter, atténuer et s'adapter à la crise climatique, qui est la crise de la vie", a-t-il souligné. (Source:PL)