La Havane, 3 novembre, (RHC)- Le sénateur et chef du parti uruguayen, Cabildo Abierto (CA), Guido Manini, a demandé jeudi au président Luis Lacalle des explications sur sa responsabilité dans le scandale impliquant de hauts fonctionnaires du gouvernement.
Il s'agit de la crise politique la plus grave de l'administration actuelle, déclenchée par les révélations de l'ancienne ministre des Affaires étrangères Carolina Ache. Cette dernière a accusé le ministre des Affaires étrangères, Francisco Bustillo, et le conseiller présidentiel Roberto Lafluf de collusion pour éliminer des conversations compromettantes liées à la remise d'un passeport au trafiquant de drogue uruguayen Sebastian Marset.
La veille, Carolina Ache avait déclaré au parquet que Bustillo lui avait demandé de "faire disparaître" son téléphone portable, tandis que Lafluf l'avait incitée à supprimer des messages WhatsApp dans lesquels le sous-secrétaire à l'Intérieur, Guillermo Maciel, mettait en garde contre le danger que représentait Marset.
Dans des déclarations à la presse, le sénateur Manini a laissé entendre que Lacalle était bel et bien au courant des agissements de Lafluf, son conseiller en image et communication.
Bustillo a démissionné mercredi de son poste de ministre des Affaires étrangères à la suite de ces révélations, bien que le sénateur Manini considère que sa démission n’est pas suffisante vue la gravité de l’affaire.
Je pense qu'il y a beaucoup d'autres responsabilités qui doivent être assumées et qu'ils ne peuvent pas éviter et détourner le regard", a déclaré le leader des lobbyistes qui a plaidé pour le départ du ministre de l’Intérieur, Luis Alberto Heber et du sous-secrétaire à l’Intérieur, Guillermo Maciel.
"J'ai été élevé dans une institution où le supérieur est toujours responsable, par action ou par omission. Dans le cas présent, les responsabilités sont claires et cela ne peut se terminer par la décapitation d'un fonctionnaire de second rang", a déclaré Guido Manini, ancien commandant de l'armée.
"Je veux des explications de la part du président lui-même", a-t-il insisté, en se demandant si le conseiller présidentiel avait agi de son propre chef. "Le supérieur est toujours responsable, par action ou par omission. Le président devrait déjà être ici, en Uruguay, car l'affaire est très grave", a-t-il déclaré.
Luis Lacalle est en visite officielle aux États-Unis pour participer au sommet de l'Alliance pour la prospérité économique des Amériques (APEP), convoqué par le président Joe Biden.
Source : Prensa Latina