La Havane, 19 juin, (RHC).- Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a qualifié d'antidémocratiques les mesures annoncées par le président Donald Trump contre Cuba.
Au cours d'une conférence de presse, ce lundi à Vienne, où il réalise une visite de travail, le chef de la diplomatie cubaine a souligné que le durcissement du blocus de Cuba marque un recul dans les relations bilatérales.
Il a souligné que le peuple cubain ne fera pas de concessions et ne changera pas pour autant le cap socialiste de son système politique. Il a avancé que notre pays continuera de dénoncer devant la communauté internationale ce blocus criminel qui n'a pas pu faire plier le peuple cubain en plus de 50 ans déjà.
«Cuba rejette énergiquement les nouvelles mesures qui viennent durcir le blocus, ce que nous dénoncerons à la prochaine assemblée générale des Nations Unies parce qu'il est injuste, inhumain, génocidaire, extra-territorial parce qu'il viole le droit international et la souveraineté de tous les États. Nous rejetons énergiquement la manipulation politique et les deux poids deux mesures du traitement des droits humains de la part du président Trump. Le gouvernement des États-Unis n'a pas d'autorité morale, ne peut faire la leçon ni sur les droits humains ni sur la démocratie. Cuba a beaucoup à montrer et à dire à ce sujet. Les nouvelles mesures ne sont en rien démocratiques, elles renforcent l'interdiction aux Étasuniens de voyager à Cuba et viennent restreindre leurs libertés civiles et réduire leur liberté de voyager. »
Il a souligné que Cuba est prête à continuer à négocier avec les États-Unis les questions en suspens de l'agenda bilatéral, sur un pied d'égalité et sur la base du respect absolu de notre souveraineté. Mais, a-t-il relevé, elle ne permettra aucune intromission dans sa souveraineté et son indépendance. « Nous n'accepterons pas de conditions, nous ne l'avons jamais fait auparavant. »
Dans ses déclarations à Vienne, le ministre cubain des Affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a défini comme l'effronterie de Trump de se faire entourer à Miami de terroristes pour annoncer le durcissement de la politique de son pays à l'égard de Cuba dans un «spectacle grotesque sorti de la Guerre Froide »
«Je proteste auprès du gouvernement des États-Unis pour cette effronterie et je le somme de confirmer ou de démentir si ces terroristes dont j'ai fait mention se trouvaient ou non aux côtés du président Trump » a-t-il relevé devant un groupe nourri de journalistes en poste à Vienne.
Il a signalé qu'une nouvelle fois Trump a été mal conseillé et a pris des mesures qui ne favorisent qu'une minorité à Miami et quelques rares politiques. «Il parle de droits humains et prive les Nord-américains du droit de voyager à Cuba » a relevé le chef de la diplomatie cubaine.
Au cours de sa conférence de presse, Bruno Rodriguez a avancé que les mesures de Trump auront un impact négatif non seulement sur les relations avec Cuba mais encore avec l'ensemble de pays de l'Amérique Latine.
«Tout comme dans le passé, ces mesures n'atteindront pas leurs objectifs» a souligné Bruno Rodriguez qui a précisé que le dégel amorcé par Barack Obama a démontré que nos deux pays peuvent coopérer et cohabiter d'une façon civilisée.