La Havane, 22 février (RHC)- Une délégation d'élus démocrates des États-Unis a demandé la normalisation du fonctionnement de l'ambassade de leur pays à La Havane affecté par des mesures unilatérales du département d'état qui ont inclus le départ de 17 fonctionnaires cubains de la mission diplomatique à Washington.
Au terme de leur visite à La Havane, les sénateurs étasuniens ont déploré l'arrêt ou la suspension temporaire de plusieurs programmes de coopération entre nos deux pays. Ils se sont dits intéressés pour la poursuite du travail au sein du Congrès et auprès de secteurs de la société étasunienne pour promouvoir le dialogue respectueux entre nos deux pays.
Ils ont critiqué les alertes de voyage émises par le département d'état avec l'argument selon lequel l'intégrité physique des voyageurs étasuniens pourrait être menacée à Cuba. Ils ont considéré que Cuba est un des pays les plus sûrs pour le tourisme dans le monde.
Ils se sont également référés aux investigations pour de présumées attaques acoustiques dont auraient eu été victimes des diplomates étasuniens en poste à La Havane, attaques qui n'ont pas été prouvées jusqu'à présent et ils ont mis en exergue la disposition de Cuba de coopérer avec les investigations pour savoir ce qui s'est passé.
À ce propos le Représentant Jim McGovern a indiqué:
« Je n'ai aucune idée de ce qui est arrivé à nos diplomates. Les agences des États-Unis ne semblent pas le savoir non plus et peut être nous ne le saurons jamais. La protection du personnel diplomatique est une priorité mais je crois que le gouvernement des États-Unis a commis une erreur lorsqu'il a réduit le personnel diplomatique et demandé la réduction du personnel diplomatique à l'ambassade de Cuba à Washington ».
Les incidents ont également été utilisés pour intimider les Étasuniens. Le département d'état a suggéré aux Étasuniens de ne pas voyager à Cuba bien qu'ils n'aient aucune preuve du fait qu'ils courent des risques chez nous.
« L'alerte sur les voyages afin que les Étasuniens ne viennent pas à Cuba a été une erreur. Nous sommes ici avec nos femmes et nous nous sentons en sécurité. Dans le passé j'ai amené mes enfants ici. Nous avons parlé hier avec des étudiants étasuniens de l'Université de La Havane. Ils se sentent sûrs donc, j'exhorte le secrétaire d'état à annuler cette alerte sur les voyages ».
Pour sa part , le sénateur Patrick Leahy a indiqué :
« La santé des diplomates est très importante mais je pense, en tant que doyen des membres du Sénat des États-Unis qu'il faut absolument que le personnel retourne aux deux ambassades. Il est impossible d'améliorer les relations, ce qui serait bon pour Cuba et pour les États-Unis, si nous n'avons pas de personnel ici pour le faire. En ce qui me concerne sur le plan personnel, ma femme et moi, nous sommes mariés depuis 50 ans et je ne la mettrai pas en danger et elle est venue ici avec moi tout comme ma petite-fille de 13 ans. Oui, nous devons enquêter pour savoir si quelque chose est arrivé mais c'est une erreur que d'avoir réduit le personnel diplomatique ici et à Washington. Comment allons-nous obtenir les visas ? Comment se feront les voyages ? Comment nous allons entretenir des relations ? Comment nous allons avoir une coopération entre le personnel médical étasunien et cubain, avec des artistes, des responsables de l'agriculture. Il y a tant de personnes paralysées à cause de cette affaire qui ne profite à personne ».
Au sujet de la suspension des activités consulaires à l'ambassade des États-Unis à La Havane qui affecte tous les Cubains désirant voyager aux États-Unis pour des problèmes familiaux et autres, Patrick Leahy a indiqué :
« Une valeur fondamentale des États-Unis est l'appui à la famille et cette décision rend presque impossible pour un Cubain d'aller aux États-Unis assister aux funérailles ou au mariage d'un de ses proches ou de passer un certains temps aux côtés de leurs familles. Ce sont nos valeurs et ce n'est pas l'approche que nous devons utiliser. Nous devrions faciliter les voyages non seulement des États-Unis à Cuba mais de Cuba à notre pays aussi. Pendant longtemps notre politique envers Cuba a été conduite par des soupçons et elle a été conduite, je crois, d'une façon irrationnelle par les politiques de mon pays. Cela a donné lieu à une politique que je qualifierais de stupide. Nous devons apprendre de l'histoire ».