La Havane, 14 juin, (RHC).- Santa Clara, une ville du centre de Cuba liée aux luttes révolutionnaires de Che Guevara est le siège aujourd'hui du meeting national à l'occasion du 90e anniversaire de la naissance de celui que nous appelons chez nous le guérillero héroïque.
Des dirigeants du Parti Communiste, des combattants qui ont lutté aux côtés du Che et d'autres invités se sont donné rendez vous pour l'occasion à l'université Marta Abreu à Santa Clara.
Ce centre d'études supérieures où le Che a établi fin 1958 le commandement général de la colonne de l'armée rebelle qu'il conduisait, a accueilli hier une rencontre scientifique qui a abordé sa présence dans la Cuba d'aujourd'hui.
Ramon Labañino, l'un des cinq anti-terroristes cubains qui ont purgé de lourdes peines aux États-Unis, s'est référé au caractère visionnaire du Che :
«Che Guevara a toujours vu le changement de la société non comme un changement mercantile mais comme un changement de conscience. La nouvelle société doit être créée avec un homme nouveau. Le communisme est un phénomène de conscience. Il faut faire en sorte que chaque ouvrier ressente la nécessité vitale d'appuyer la Révolution et en même temps que le travail soit un plaisir. De la même façon que nous allons aux racines du marxisme-léninisme, nous devons étudier les racines de la pensée de Fidel et revisiter le Che Guevara chaque fois que nous allons faire un pas dans le secteur de l'économie. Il faut revisiter le Che si nous dirigeons une entreprise, il faut revisiter le Che chaque fois que nous allons parler de philosophie. C'est là l'essence. Nous ne pouvons pas nous détourner de cette source. C'est cela qui nous a permis de résister à l'impérialisme nord-américain ces 60 dernières années.»
Aleida Guevara, fille du Che, a de son côté signalé que la pensée de son père est aujourd'hui plus nécessaire que jamais.
«La question est comment mettre les idées du Che tous les jours dans la pratique. C'est le défi réel et c'est ce que nous voulons obtenir d'une rencontre comme celle-ci : cette discussion réelle, vivante par exemple de la manière de former l'Homme nouveau. Oui, il faut former l'Homme nouveau mais le Che disait que l'Homme doit devenir une grande école. Si l'on n'y réussit pas, quand on se met à travailler uniquement pour son profit, on risque d'avoir tort et d'oublier qu'on vit dans une société différente. Il faut donc remettre en valeur toute une série de choses importantes pour la formation de la conscience dans notre société. Autrement, n'aurons jamais la société que le Che et Fidel nous ont demandée d'édifier.»
En Argentine, Rosario, la ville natale d'Ernesto Che Guevara tient depuis quelques jours déjà des journées d'hommage à ce fils illustre.
Antonio Guerrero, l'un des cinq anti-terroristes cubains qui ont purgé de longues peines de prison aux États-Unis au terme d'un procès inique à Miami, figure parmi les invités de marque aux activités organisées à Rosario.
Antonio Guerrero, aujourd'hui Héros de la République de Cuba, a souligné que le guérillero Ernesto Guevara n'est pas mort parce que son legs le maintient en vie.
Maître Leticia Fascendini a souligné que la présence d'un des Cinq à Rosario est une preuve de la solidarité entre les peuples de Cuba et de l'Argentine.