Un prestigieux poète argentin rejette les actions menées contre Cuba en France

Édité par Reynaldo Henquen
2023-07-13 10:55:14

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La Havane, 13 juillet (RHC) Le prestigieux poète argentin Jorge Boccanera a exprimé sa solidarité avec l'écrivaine cubaine Nancy Morejón, lauréate du Prix National de Littérature, et a rejeté les récentes actions contre elle en France, rapporte jeudi le site La Ventana.

"Je condamne une fois de plus les outrages et la stigmatisation contre cette intellectuelle - poète, essayiste, traductrice et éditrice - qui a produit une œuvre multiforme depuis son premier livre Mutismos (Mutismes), publié il y a six décennies", a écrit le journaliste et critique dans son "Message aux amis de la Casa de las Américas" à Cuba.

Dans cette lettre, il déplore que le PEN Club français, qui réunit des conteurs de ce pays, s'associe à la politique d'étouffement dans le cadre du blocus auquel Cuba est soumis par les différentes administrations américaines depuis plus de six décennies.

Selon Boccanera, le monde vit aujourd'hui une époque de néolibéralisme sauvage et de pillage continu des ressources naturelles, de négationnisme et de progression de l'ultra-droite et de ses discours de haine.

Face à cette situation, il faut lutter pour la justice sociale et la souveraineté, une lutte qui a une longue et riche histoire en Amérique latine, incarnée par une série d'intellectuels de grande valeur, de José Martí à Gabriela Mistral, de César Vallejo à Ernesto Cardenal, de José Revueltas à Haroldo Conti.

Il a déclaré qu'à cette pléiade de grands intellectuels "s'ajouteront sûrement chaque jour de nouvelles voix qui résistent à la manipulation et à l'asservissement".

Ses propos s'ajoutent à la récente déclaration de la Casa de las Américas intitulée "Cuba n'appartient qu'à Cuba", dans laquelle il dénonce l'attitude à l'égard de l'île caribéenne d'un groupe d'intellectuels français, alors que dans son pays la police réprime après l'assassinat d'un jeune homme issu de l'immigration.

"Des milliers de personnes, indignées, descendent dans la rue. La répression policière se déchaîne. Des bâtiments et des voitures sont incendiés et des dizaines de personnes sont blessées. Le nombre d'arrestations augmente d'heure en heure. La France brûle", souligne l'institution culturelle dans son communiqué.

Dans ce contexte, l'organisation PEN Club a publié le 7 juillet un pamphlet condamnant la répression présumée dans la nation antillaise.

Le centre culturel de La Havane a indiqué qu'il s'agissait d'un inventaire de lieux communs et de calomnies conformes au vieux scénario de la propagande anti-cubaine.

"La manœuvre a été précédée par le harcèlement de la poétesse et essayiste Nancy Morejón, lauréate du prix national de littérature et membre, pour notre plus grande fierté, de la famille de la Casa de las Américas", a rappelé le centre.

Il a expliqué comment le PEN Club lui-même avait officiellement demandé que son statut de présidente d'honneur d'un festival de poésie à Paris lui soit retiré, ce qu'il a obtenu "à la honte de tous ceux qui ont eu à faire avec cette infamie".

Il a averti que la campagne du PEN Club français pour la "liberté" de l'île des Caraïbes coïncide avec celle que mènent, depuis les États-Unis et diverses villes européennes, certains artistes nés ici et basés dans d'autres pays, en collusion avec des tentatives de discréditer la révolution cubaine.

La Casa de las Américas a estimé qu'il était regrettable que le PEN Club français s'en prenne impitoyablement aux fondements des institutions de l'île et à l'Union des écrivains et artistes de Cuba.

"Il est également triste qu'il se joigne, avec enthousiasme et belligérance, à la persécution obsessionnelle de notre pays et à la tentative de légitimer une politique qui étouffe le peuple cubain, en suivant à la lettre l'agenda de la superpuissance hégémonique", a déclaré la Casa de las Américas, tout en soulignant qu'il est "blessant" d'associer des écrivains français à ce type d'initiatives.

L'institution de la nation antillaise a assuré qu'elle préférait rester à jamais avec des intellectuels comme Victor Hugo qui, à la demande des indépendantistes qui luttaient contre le pouvoir colonial espagnol, a écrit le message "Pour Cuba", dans lequel il déclarait : "Je ne regarde pas où est la force, mais où est la justice".

Il conclut en écrivant que "Cuba n'appartient qu'à Cuba". (Source:PL)



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