La Havane, 17 déc (RHC) Le Bureau du Procureur Général de la République de Cuba va mettre en place un Registre Administratif Interopérable avec des informations en temps réel sur les morts violentes de femmes et de jeunes filles pour des raisons de genre, selon le rapport des médias ce dimanche.
La proposition de cet outil a été présentée la veille lors de la séance finale de la 7e session plénière du Comité central du Parti communiste (CCPCC), qui a notamment examiné les mesures à prendre pour lutter contre la violence à l'égard des femmes.
La procureure générale de la République, Yamila Peña, a expliqué que depuis 2020, on travaille avec une plus grande intentionnalité sur ces questions dans une perspective intégrale, avec une approche sociale et non comme un problème entre et pour les femmes.
Yamila Peña a informé l'assemblée plénière que jusqu'au mois d'octobre, 117 morts violentes de femmes ont été signalées, avec une prédominance de cas dans les provinces de Matanzas, La Habana, Santiago de Cuba, Granma et Guantánamo.
La procureure de la République a déclaré que 75 % de ces incidents s'étaient produits dans des maisons partagées par les couples.
Par ailleurs, 70 enfants et adolescents se sont retrouvés orphelins de mère après ces décès, rapporte l'Agence de presse cubaine.
Face à ces réalités, Cuba renforce son programme national de promotion de la femme (PAM), qui identifie et corrige toutes les formes de discrimination présentes dans la société.
À cet égard, Teresa Amarelle, membre du Bureau politique et secrétaire générale de la Fédération des femmes cubaines (FMC), a souligné l'approbation par le Conseil des ministres du Protocole d'action contre la discrimination sur le lieu de travail.
Cet instrument juridique, présenté par le ministère du travail et de la sécurité sociale, rejette et exige des mesures contre la violence et le harcèlement sur le lieu de travail, ce qui constitue un pas en avant dans la lutte contre la violence fondée sur le genre.
Teresa Amarelle a indiqué que le nombre de familles vivant dans des situations de violence est de 9 579, dont 16 116 femmes et filles.
Elle a ajouté que parmi les femmes de plus de 15 ans qui vivent dans des situations de violence, 60 % sont noires et mulâtres, avec une scolarité moyenne de 9e année.
Transformer "les façons d'agir et éliminer les causes et les conditions qui génèrent la violence de genre dans ces familles est l'un des objectifs de l'enquête", a déclaré la secrétaire générale de la FMC.
Les résultats obtenus indiquent la nécessité de concevoir une prise en charge globale par des groupes intersectoriels en coordination avec les agents sociaux et communautaires, permettant un traitement personnalisé pour chacun des cas, a déclaré la dirigeante.
Pour sa part, la vice-première ministre Inés María Chapman a estimé que la mise en œuvre de l'enregistrement, du suivi et de la prise en charge de ces cas est très importante, et a souligné que la plus grande complexité se situe au niveau territorial et communautaire.