La Havane, 13 août (RHC) Sa place vitale a peut-être toujours été dans l'avenir. C'est pourquoi il savait dessiner la route, dégager le chemin, construire l'avenir. Même lorsque je pensais qu'il s'était trompé dans une solution, selon une perception ancrée au niveau de mon nez, le temps, ce sage juge, finissait par lui donner raison.
Des hommes comme lui naissent une fois tous les mille ans. Aimé par beaucoup, respecté même par ses ennemis, il portait le gilet de sa morale, la vocation de travailler pour les pauvres de ce monde. Il avait un magnétisme particulier. Il fallait le voir à la télévision, éloignant les cyclones de son île, parlant de l'humain et du divin, toujours en avance sur son temps et sur la compréhension limitée des simples mortels.
Quand la biotechnologie était une nouveauté dans les pays du premier monde, il pariait déjà sur son développement dans cette bande de terre qui, avec une silhouette singulière, s'accroche aux Caraïbes. Du passé, il sauvait son peuple de la pire pandémie de cette génération.
Il était comme le père qui rêvait grand pour ses enfants. Il savait que l'éducation et la science étaient la voie vers une société meilleure. Il était à portée d'étreinte. Chaque Cubain le sentait si proche, si chaleureux, si humain.
Parfois, il me manque. Le large sourire de quelqu'un qui a toujours su gagner, sa sagesse, sa capacité à tout savoir, comme un encyclopédiste de la Renaissance, me manquent.
Il n'avait jamais peur. Avoir la certitude à Cinco Palmas qu'ils allaient gagner la guerre, après les revers et au milieu de l'incertitude, a été l'un des plus grands actes de résilience et de courage de notre histoire.
Il est devenu l'un des dirigeants les plus importants de son époque, mais il n'avait pas de place pour l'orgueil. Il est resté du peuple et pour le peuple.
Sa vie a été si profonde que personne ne peut manquer d'être touché par son empreinte. Fidel est né avec une étoile. Peut-être était-il déjà prédestiné à un lieu éternel. Comment peut-il mourir, si sa demeure a toujours été dans le futur, dans l'espace immatériel de l'éternité ? (Source : Granma)