La Havane, 20 octobre (RHC).- Le président de Cuba, Raúl Castro a signalé que si la menace de l'Ébola n'est pas freinée avec une réponse internationale immédiate et efficace, elle peut devenir l'une des plus graves pandémies de l'histoire de l'Humanité.
Prononçant le discours d'ouverture du Sommet Extraordinaire de ALBA-TCP, l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique Traité de Commerce des Peuples, Raúl Castro a indiqué que la communauté internationale doit agir d'urgence sous l'égide de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé et de l'OPS, l'Organisation Panaméricaine de la Santé et de l'ONU pour prévenir cette maladie et y faire face . Il a ajouté :
«Nous réaffirmons que Cuba est disposée à travailler coude à coude avec tous les pays y compris avec les États-Unis.
Suivant les expériences modestes du système cubain de santé, l'on a besoin d'une volonté d'intégration, d'organisation, de planification et de coordination du travail, pas seulement médical et thérapeutique, mais aussi préventif qui requiert, comme complément indispensable un travail systématique et permanent ».
« Nous désirons faire, aux membres de l'ALBA et de la CELAC, la Communauté des États Latino-américains et Caribéens, une proposition de coopération collective pouvant contribuer à la formation des personnels de la santé ainsi qu'à l'élaboration et à l'application de mesures efficaces et intégrales de prévention en accordant la priorité à Haïti et aux autres pays caribéens.
Dans une autre partie de son discours, Raúl Castro a signalé :
« Si l'on ne met pas un frein à cette menace, si l'on ne résout pas ce problème en Afrique de l'Ouest à travers une réponse internationale immédiate, efficace et avec suffisamment de ressources, elle peut devenir une des plus graves pandémies de l'histoire de l'Humanité ».
«Le mardi 21 octobre, deux autres brigades cubaines, dont des avant-gardes se trouvent déjà sur place, partiront pour le Liberia et pour la Guinée. Les nombreuses mises en garde et préoccupations concernant l'insuffisance des ressources fournies et le rythme des actions annoncées ces derniers jours, reflètent une prise de conscience universelle sur la nécessité d'agir de toute urgence afin d'éviter une crise humanitaire aux conséquences imprévisibles ».
Pour sa part, dans un message-vidéo, Margaret Chan, Directrice Générale de l'OMS s'est adressée aux participants au Sommet :
“Mes salutations depuis l'Organisation Mondiale de la Santé à Genève.
Je dois commencer en remerciant le gouvernement cubain d'avoir répondu à l'appel pour faire face au virus Ébola avec des médecins et des infirmiers ayant une grande expérience.
J'ai vu beaucoup de dépêches et de photos des membres de cette équipe portant leurs impeccables blouses blanches, prêts à aider.
Cela signifie un espoir, qui est accueilli avec satisfaction, face à ce qui est, de surcroît une épidémie épouvantable.
Je vous remercie de me donner cette opportunité de m'adresser aux membres de l'Alliance bolivarienne. Je salue l'objectif de cette réunion.
Vous êtes en train , sans aucun doute, de faire ce qui est correct. Vous voulez augmenter, avec la plus grand urgence possible, votre niveau de préparation face à un cas importé d'Ébola.
L'OMS, de concert avec l'OPS, est ici pour vous appuyer dans tous les domaines possibles. Le mois dernier, le virus Ébola a été signalé dans votre région.
Tout comme l'ont démontré les expériences de Lagos, du Nigeria, en juillet et maintenant aux États-Unis, le mois dernier, n'importe quel pays avec un aéroport international est théoriquement en danger de recevoir un cas importé d'Ébola.
Pour sa part, dans son intervention au Sommet extraordinaire de l'Alba convoqué pour tracer une stratégie de lutte commune contre ce virus mortel qui ravage l'Afrique de l'Ouest et a dépassé les frontières du continent africain, le président vénézuélien, Nicolas Maduro s'est référé à la capacité prouvée de l'ALBA pour faire face avec succès à ces problèmes sérieux. Il a signalé :
« L'Alba comme l'a dit le commandant Hugo Chavez est l'épicentre d'un nouveau théâtre pour l'union où il y la plus grande volonté pour faire face ensemble aux nouveaux défis. Rappelons que lors de la crise énergétique de 2004, 2005 au sein de l'Alba a surgit le miracle de Petrocaribe, devenu le pilier de stabilité de l'Alliance, de notre intégration caribéenne. Je me rappelle aussi la naissance de la mission miracle, issue non pas d'une crise mais d'une proposition. En 9 ans la mission miracle a permis de soigner presque 3 millions d'habitants de notre Amérique, les plus humbles, leur a rendu le droit de voir, un droit que nul ne connaissait et que personne ne reconnaissait.
Face à des crises financières, au sein de l'Alba a surgi le Sucre, la Banque de l'Alba. Au moment du tremblement de terre en Haïti nous y sommes allés tous ensemble et nous y sommes toujours. Nous sommes arrivés en Haïti, alors que la douleur de ce séisme dévastateur était encore présente et nous y restons, aux cotés d'Haïti. Nous avons donc de l'expérience pour faire face à des situations difficiles. Nous avons une confiance mutuelle, pas seulement entre des pays et des gouvernements, mais la confiance de mener à bien ce que nous nous fixons de faire »
Le président vénézuélien a signalé que l'absence de systèmes de santé publiques de qualité, la misère qui existe dans des pays qui ont été pillés durant des siècles, contribuent sans doute à la propagation de ce virus.
Le premier ministre de Saint Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves, a mis en exergue le rôle joué par Cuba et le Venezuela dans la prévention, la prise en charge des malades et le combat contre cette épidémie aux niveaux régional et mondial.
Pour sa part, le premier ministre de Sainte Lucie, Kenny Anthony, a remercié les gouvernements vénézuélien et cubain d'avoir organisé cette réunion régionale.
Il a déclaré : « L'humanité est frappée par une tragédie de grande envergure, et il est très réconfortant de voir que des pays comme Cuba et le Venezuela organisent des rencontres comme celle-ci pour la protection des peuples »
Le président haïtien Michel Martelly a quant à lui signalé :
Le président vénézuélien a lu la Déclaration finale du sommet qui souligne:
Convaincus qu'il est urgent de prendre des mesures communes, efficaces pour éviter que l'Epidémie d'Ebola s'étende aux pays de notre hémisphère, prenant comme feuille de route, les orientations de l'OMS, prenant note des protocoles de l'OMS, nous décidons :
De concerter nos efforts pour prévenir et faire face à l'épidémie d'Ebola, pour prêter de l'assistance à nos pays.
De donner une attention prioritaire aux besoins de nos frères de la Caraïbe, ce qui leur permettrait de bénéficier de la coopération pour prévenir et combattre l'Ebola
D'activer le réseau de vigilance épidémiologique de l'ALBA TCP.
D'appuyer les brigades médicales cubaines qui sont allées combattre l'Ebola dans des pays de l'Afrique. Nous exprimons notre disposition en tant qu'Alliance Bolivarienne de contribuer en envoyant des personnels de santé hautement qualifiés qui se joindraient aux brigades cubaines spécialisées en situations de désastres, pour assumer des tâches dans notre région-.
D'établir des mécanismes pour dépister et isoler rapidement des présumés cas d'Ebola.
De partager les moyens pour le diagnostic des cas.
De préparer des campagnes d'éducation publique sur la prévention et la réponse à l'Ebola pour mieux préparer la population
De renforcer les mesures pour mitiger la propagation de la maladie. De renforcer les mesures de contrôle dans les frontières en particulier dans les ports et les aéroports
De former du personnel spécialisé dans l'affrontement de l'Ebola dans les pays de l'ALBA
L'ALBA a décidé d'organiser une réunion technique de spécialistes et autorités médicales des pays de 'ALBA fin octobre à La Havane pour échanger des expériences et concerter des stratégies de prévention.
L'Alba a également décidé de l'utilisation de toutes les ressources de ce bloc pour appuyer ces initiatives.
La déclaration finale félicite aussi le don par le Venezuela de 5 millions de dollars pour combattre l'Ebola, remis au Secrétaire Général de l'ONU.
La déclaration finale félicite aussi Cuba et son peuple pour le témoignage de solidarité envers les peuples frères des pays de l'Afrique de l'Ouest en envoyant du personnel médical.
La déclaration exhorte aussi la Celac a encourager des efforts régionaux pour lutter contre cette maladie.