Panamá, 11 avril (RHC).- Le président cubain, Raúl Castro a signalé ce samedi que le harcèlement contre les peuples provoque plus de révolution, et que l'histoire le démontre, pas seulement avec l'exemple de Cuba.
« Nous avons enduré de grandes pénuries, 77% des Cubains sont nés sous la rigueur du blocus le plus terrible de l'histoire, mais nos convictions patriotiques l'ont emporté et le harcèlement a accéléré le processus révolutionnaire » a relevé le président cubain prenant la parole ce samedi à la séance plénière du Sommet des Amériques, au Panama.
« Jusqu'à maintenant le blocus économique, commercial et financier est appliqué dans toute son intensité contre notre pays. Il provoque des dommages et des carences au peuple et il est le principal obstacle au développement de notre économie, il est une violation du droit international et sa portée extra territoriale affecte les intérêts de tous les pays. Le vote presque unanime aux Nations Unies, à l'exception d'Israël et des États-Unis, depuis de longues années n'est pas un fait fortuit.
Tant que le blocus qui n'est pas la responsabilité du président Oama, existera, car il s'agit d'une loi votée par le Congrès, que le président ne peut pas modifier, il faut continuer à lutter et à aider le président Obama à atteindre son objectif d'éliminer le blocus. C'est pour cela que je vous demande a vous tous, de continuer à appuyer la lutte contre le blocus.
Raúl Castro a mis en exergue la volonté du président Barack Obama de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba.
« Nous avons exprimé publiquement au président Obama qui lui aussi est né sous la politique de blocus, qu'il a héritée de 10 administrations, notre reconnaissance pour sa décision courageuse de s'impliquer dans un débat avec le Congrès de son pays pour y mettre un terme. Cet aspect devra être résolu sur le chemin de la normalisation des relations bilatérales. Nous de notre coté nous continuerons à actualiser notre modèle économique dans le but de perfectionner notre socialisme et de consolider les progrès d'une révolution qui s'est fixé pour but d'atteindre toute la justice pour son peuple ».
Nous avons exprimé et je le réitère maintenant au président Obama, notre disposition au dialogue respectueux et à la coexistence civilisée entre nos deux états malgré nos différences profondes. J'apprécie comme un pas positif sa récente déclaration annonçant qu'il prendra une décision rapide au sujet de la présence de Cuba sur une liste de pays promoteurs du terrorisme dans laquelle elle n'aurait jamais dû figurer. C'est sous l'administration Reagan que Cuba a été incluse dans cette liste. C'est le comble que l'on nous qualifie nous, de pays terroriste, alors que c'était nous Cubains qui en étions victimes. 3 478 morts et 2099 handicapés à vie, cela sans compter les blessés. De quel coté venait la terreur ? Qui en était responsable? Plusieurs d'entre eux se sont rendus ces jours-ci au Panama comme Felix Rodriguez, agent de la CIA, l'un des assassins du Ché, c'est lui qui a emporté ses mains coupées pour démontrer qu'il s'agissait du cadavre du Ché, que nous avons pu récupérer grâce aux démarches entreprises par un gouvernement ami auprès de la Bolivie. »
Après avoir fait l'historique de la politique hostile des administrations précédentes à l'égard de Cuba, le président cubain a signalé :
« Je présente des excuses au président Obama et à mes autres homologues pour m'avoir exprimé en ces termes. Je lui avais dit personnellement que la passion jaillit de mes pores lorsqu'il s'agit de la Révolution. Je lui présente des excuses car il n'a aucune responsabilité dans les faits que je viens de citer. Après avoir dit des choses aussi dures d'un système, il est juste de lui présenter des excuses. Je pense et je l'ai dit à plusieurs chefs d'état ou de gouvernement qui sont ici lorsque je les ai reçus dans mon pays, qu'à mon avis le président Obama est un homme honnête. J'ai lu des passages de ses biographies. J'admire ses origines humbles et je pense que sa façon d'être est le résultat de ces origines humbles. J'ai bien réfléchi à ces mots. J'ai hésité à les dire. J'avoue que je les ai supprimés, puis remis, puis supprimés à nouveau et je les ai finalement dits. Et j'en suis satisfait.
Dans une autre partie de son intervention, Raúl Castro a renouvelé son appui au Venezuela au milieu de la campagne de la droite qui veut déstabiliser le gouvernement bolivarien.
« Le Venezuela n'est, ni ne pourrait être une menace pour la sécurité d'une super puissance comme les États-Unis. Le fait que le président étasunien l'ait reconnu est sans doute positif. Je confirme notre appui à la République sœur du Venezuela; à son gouvernement légitime et à l'union civile et militaire à la tête de laquelle se trouve le président Maduro, au peuple bolivarien et chaviste qui lutte pour se frayer son propre chemin. L'abrogation du décret serait vue par l'Amérique latine comme une contribution au dialogue et a l'entente hémisphérique ».
S'il y a un pays qui comprend bien le harcèlement dont est victime le Venezuela, ce pays est Cuba, car elle a vécu des moments similaires tout au long de ces années de Révolution » -a-t-il ajouté-.