Par Guillermo Alvarado
La journée Internationale des Peuples autochtones a été commémorée par l'organisation de multiples activités, par des protestations aussi et par beaucoup de promesses qui ne sont pas tenues, la plupart du temps. Instituée en 1995 par l'ONU cette journée a pour but d'attirer l'attention sur ces communautés, qui très souvent concentrent les plus pauvres parmi les pauvres.
L'édition de cette année a été dédiée à garantir le droit à l'éducation de ces peuples. Dans nombreux pays ils constituent le plus grand nombre d'illettrés.
On calcule qu'il y a à l'heure actuelle, 370 millions d'aborigènes vivant dans 90 pays. Ils représentent 5 000 cultures différentes. Cependant ces peuples se heurtent à des obstacles pour exercer leur droit à l'éducation. Il n'y a pas de programmes conçus en tenant compte de leur culture, de leurs méthodes d'apprentissage et encore moins en reconnaissant pleinement leur diversité.
Depuis l'irruption des Européens dans notre continent à partir de 1492, les habitants originaires de ces terres ont toujours vécu une tragédie. Au nom de la loi du plus fort, ils ont été dépouillés de leurs principales richesses, aussi naturelles, que culturelles et spirituelles. Ils sont devenus des exilés à l'intérieur de leurs terres. Celles qui ont été un jour des civilisations fleurissantes se sont transformées au fils des années en poudre. Sauf de rares exceptions, les restes de leurs traditions sont devenues des spectacles folkloriques ou des sites touristiques.
La Bolivie est un exemple dans notre hémisphère. Le gouvernement du président Evo Morales, le premier indien à occuper ce poste dans ce pays, œuvre pour rendre la dignité aux communautés originaires.
La reconnaissance de l'ONU à ce pays pour les efforts qu'il consent à la protection de la Terre mère et les pas faits pour le plein exercice des droits des peuples autochtones est d'autant plus important que ce pays a récupéré la philosophie du Bien Vivre, c'est à dire vivre en harmonie avec non seulement autrui mais aussi avec la nature.
Des efforts similaires sont consentis au Venezuela, où d'importantes ressources sont allouées pour garantir les services fondamentaux d'éducation, de santé, de logement ainsi que le développement de ces populations, tout comme en Équateur, au Nicaragua et au Salvador.
Le panorama est totalement différent dans des pays ayant d'importantes populations indiennes comme le Mexique, le Guatemala ou le Honduras, où elles sont soumises à des conditions similaires à celles de la colonisation européenne.
L'assassinat au Honduras de la dirigeante indienne Berta Cáceres, militante pour la défense des peuples lenca, qui sont dépouillés de leurs territoires et fleuves par les grandes transnationales,est un exemple.
Même si chaque année l'ONU appelle les gouvernements à garantir les droits des peuples autochtones, le jour que le Héros National cubain,José Martí a auguré est encore loin. Il disait que seul quand l'Indien se dressera, l'Amérique marchera.