Par Guillermo Alvarado
Bien qu'il existe de multiples évidences sur les pots de vin payés au Mexique, par la firme de construction brésilienne Odebrecht en échange de juteux contrats, les autorités de ce pays ont décidé de geler durant un délai de 5 ans, toutes les informations sur des dénonciations, des rapports, des enquêtes concernant cette affaire.
C'est ainsi qu'a répondu le Parquet à une demande présentée par une personne qui voulait obtenir des informations sur les paiements illégaux réalisés à des fonctionnaires publics par la corporation sud-américaine et sa subsidiaire Braskem.
Cela suppose une différence avec d'autres pays où non seulement toutes les informations liées à Odebrecht, ont été diffusées largement, mais aussi, des ordres de capture ont été émis contre quelques- uns des responsables.
Malgré la décision du Parquet, il y a des rapports qui font état de la façon d'opérer de cette firme ténébreuse au Mexique. Odebrecht a monté dans notre région une structure impressionnante qui fomentait la corruption pour obtenir d'énormes bénéfices avec leurs affaires louches.
En 2009, sous le gouvernement de Felipe Calderón, la subsidiaire Braskem a signé avec Petróleos Mexicanos, PEMEX, un contrat onéreux pour la construction dans l'état de Veracruz de l'usine Etileno XXI, dont les coûts ont augmenté au fur et à mesure que l'ouvrage avançait. En tout cas les inconvénients ont été résolus en faveur de la corporation brésilienne. PEMEX a renoncé à tous ses intérêts en matière d'étilene, dont la fabrication de produits en plastic, au profit de Braskem, qui revient à dire d'Odebrecht, mais les termes concrets du contrat et du coût de cette opération resteront au secret durant 20 ans.
En plus, l'Audit Supérieur de la Fédération, un organe de contrôle, dépendant de la Chambre de Députés du Mexique a détecté de nombreuses irrégularités dans les relations avec la firme brésilienne. Elle avait mis en alerte l'exécutif, mais malgré cela les affaires se sont multipliées.
Par exemple, la reconstruction d'une raffinerie située à Minatitlán, Veracrúz a été décidée avec Odebrecht par un montant de 639 millions de dollars. Finalement 1 milliard 55 millions ont été payés et cela bien que l'ouvrage ait été terminé 5 ans après la date prévue.
Selon des déclarations faites en 2016 par des fonctionnaires du consortium brésilien durant un procès à New York, le versement de pots de vin au Mexique, était quelque chose d'habituelle dans les relations avec PEMEX et d'autres entreprises.
Pour cacher les faits, on avait eu recours à un réseau de firmes situées dans des paradis fiscaux afin de contourner des licitations et d'octroyer directement des contrats millionnaires à Odebrecht.
Qui en ont bénéficié et de quelle façon? Cela reste encore à savoir. Les autorités mexicaines ont décidé de cacher toutes les informations durant 5 ans. Il est difficile que quelques-unes des personnes impliquées fassent de leur gré, un aveu public.
Par contre on sait parfaitement le nom de celui qui est le plus affecté par ce réseau de corruption, de mensonges : le peuple mexicain, qui vit dans un pays riche, certes, mais qui ne peut point profiter de ces bénéfices.