Un peu plus de 10 millions de Colombiens ont succombé à la campagne de peu menée par l'extrême-droite et ils sont allés voter hier pour le candidat du Centre Démocratique, de droite, Ivan Duque qui s'est imposé au second tour des présidentielles d'hier à Gustavo Petro, candidat de la coalition progressiste Colombie Humaine.
Gustavo Petro, avec une grande expérience législative et ancien Maire de Bogotá, a eu 8 millions de voix, un record historique, mais ce chiffre s'est avéré insuffisant pour vaincre les secteurs les plus conservateurs.
Il faut signaler que plus de 17 millions de citoyens se sont abstenus et presque un million ont voté blanc ce qui représente pratiquement la moitié des Colombiens ayant le droit de vote et donne une idée de l'apathie qui a marqué à la consultation.
Ivan Duque hérite d'un pays très complexe, le cinquième le plus inégal au monde, et le second de notre continent, où la signature, cela fait presque deux ans, d'un accord entre le gouvernement et la principale organisation de guérillas, les FARC-AP, LES Forces Armées Révolutionnaire de la Colombie-Armée du Peuple, n'a pas signifié la paix à laquelle tous aspiraient.
Dans une société marquée par la violence, justement le cheval de bataille de l'Uribisme a consisté à faire croire aux gens qu'une victoire de Gustavo Petro allait entraîner le pays dans le chaos, à faire s'effondrer l'économie et à polariser la société.
Avec une mauvaise intention, ils ont dessiné pour le pays un avenir similaire à celui que la propagande des médias de droite pronostiquent au Venezuela, sans mentionner quelles sont les véritables causes des problèmes qui existent dans ce pays dont al guerre économique et l'ingérence étrangère dont le gouvernement colombien fait partie.
Connaisseur des mensonges que renfermait sa campagne, Ivan Duque a toujours refusé de débattre en public avec Gustavo Petro de peut de voir mettre à nu ses véritables intentions.
À l'heure de faire ce bilan, il faut dire aussi qu'une fois que les secteurs de gauche et les mouvements progressistes colombiens que ce soit les écologistes, les mouvements des droits de l'homme et d'autres orientations ont laissé passer une excellente opportunité pour s'unir et voter ensemble pour un projet dans lequel les intérêts de la société colombienne passent avant les différences tactiques ou de programmes.
C'est là peut-être la principale leçon que nous devons tirer dans toute la région de ce qui s'est passé à ces élections dans lesquelles, en réalité, on a été très près de remporter une victoire historique mais la volonté de ceux qui ont préféré continuer enfermés dans leurs propres tranchées au lieu de s'ouvrir à l'intérêt commun, a manqué.
Mais, bien sûr, tout n'est pas perdu. 8 millions de voix sont un argument solide pour empêcher la droite de commettre les exactions qu'elle s'est fixée pour but comme cela est le cas de la modification des accords de paix ou la matérialisation de la décision saugrenue de s'incorporer à l'OTAN qui n'a rien à voir avec les intérêts régionaux, avec notre histoire, nos traditions et nos concepts. D'une défait l'on peut toujours apprendre beaucoup plus que d'une victoire.