Par Maria Josefina Arce.
Sepelio de víctimas del ataque en Samaniego, Nariño. Foto /AFP
Les nouvelles concernant les massacres, les assassinats commis par l'armée et les enlèvements ont une fois de plus choqué la société colombienne. On se demande quand la spirale de violence qui secoue le pays va s'arrêter.
Chocó et Nariño sont le théâtre des dernières violences. Huit personnes ont été abattues par balles, dont cinq Indiens Awa. 40 autres membres de cette ethnie ont été kidnappés.
Des femmes, des enfants et des personnes âgées font partie des personnes disparues dans la réserve indigène Inda Zabaleta de Nariño, où des groupes criminels se battent pour le contrôle du territoire. Le gouvernement du président Iván Duque n'a pas pris de mesures efficaces face à ces événements récurrents, dénoncés par les organisations sociales.
A l'assassinat de Jaime Ordóñez par la police au début du mois s'ajoute maintenant celui de la jeune Juliana Giraldo aux mains de l'armée, lors d'un prétendu barrage routier. Elle a été abattue, dans sa voiture, sans aucune justification.
Les critiques à l'encontre de Duque et du ministre de la Défense, Carlos Holmes, sont de plus en plus fortes. Des questions sont même soulevées par des membres du parti au pouvoir, le Centre démocratique.
Plusieurs élus ont élevé leurs voix pour dire qu'il est temps que le ministre Carlos Holmes assume sa responsabilité politique face à tout ce qui se passe, une considération valable également pour le président.
Les événements qui se sont produits, affirment-ils, ne sont pas des «actions individuelles de certains de ses membres», comme les autorités voudraient nous le faire croire, dans le but de dissimuler des violations des droits de l'homme par des agents de la police et de l'armée.
En plus des meurtres constants, qui s'élèvent à plus de 60 jusqu'à présent cette année, et de la répression policière, il y a aussi la controverse sur la présence dans la nation sud-américaine de troupes étasuniennes, au sujet de laquelle Holmes a trompé l'opinion publique colombienne, lorsqu'il a déclaré que le Congrès avait approuvé leur arrivée.
Cependant, plusieurs parlementaires ont démenti le ministre, assurant que l'autorisation du corps législatif aux troupes nord-américaines n'a jamais existé.
Non seulement les autorités mentent ouvertement aux Colombiens sur des questions qui concernent la souveraineté et l'intégrité de la nation, mais elles ferment les yeux sur les événements violents qui secouent la Colombie au quotidien et qui impliquent également les forces de l'ordre.
Le gouvernement, de l'avis de beaucoup, a fait marche arrière en ce qui concerne la mise en œuvre de l'accord de paix et ne soutient pas le système de vérité, de justice et de réparation.