Espoirs insensés

بقلم: Francisco Rodríguez Aranega
2020-10-08 09:28:15

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Par Guillermo Alvarado

On estime à 3 000 le nombre de Honduriens refoulés à la frontière du Guatemala.

Les milliers de Honduriens qui sont partis en caravane avec l'illusion d'atteindre le territoire des États-Unis, où ils trouveraient des opportunités prétendument refusées dans leur propre pays, ont vu leurs espoirs anéantis.  Le Guatemala a dressé une barrière insurmontable à leur passage.

On parle de deux mille, trois mille ou même plus de personnes qui ont commencé le voyage. Elles avaient pour dénominateur commun la pauvreté. Elles sont tellement pauvres qu'il a été préférable pour elles d'affronter les risques d'un voyage marqué par la faim,  la soif, la chaleur, le froid, la pluie et l'indifférence, voire l'hostilité, des autorités locales et des habitants.

Ce cortège en temps de pandémie, impliquant des hommes, des femmes, des enfants et même certaines personnes handicapées physiques, sont la preuve évidente que la misère est plus effrayante que la maladie ou la violence, ou qu'en fin de compte elles mènent toutes au même endroit, la tombe.

Le Honduras est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique Centrale, ce qui est déjà beaucoup dire car c'est sur cet isthme, qui sert de ceinture au continent, que se concentrent les plus grandes inégalités sociales de la région.

Selon la Banque Mondiale, dont les statistiques tendent à être conservatrices, 48,3 %, près de la moitié des habitants du Honduras vivent dans la pauvreté, qui atteint 60,1 % dans les zones rurales.

Les couches moyennes de la population représentent 11 % du total, ce qui est très faible par rapport à la moyenne régionale de 35 points. Là où il y a tant de négligence et d'inégalités, le crime et la violence prospèrent, et le Honduras souffre d'un taux de meurtres de 41 pour 100 000 habitants, l'un des plus élevés au monde.

C'est de ces réalités que les membres de la caravane de migrants ont cherché à s'échapper, mais si jamais il y avait un espoir, il était insensé car les difficultés étaient vraiment insurmontables.

Dès le premier jour, le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a ordonné aux forces de sécurité d'arrêter et d'expulser les groupes qui franchiraient la frontière, sous prétexte qu'ils représentaient une menace pour la santé.

Son homologue du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a laissé entendre que l'organisation de l'exode était liée à la situation électorale aux États-Unis et a exprimé sa volonté de ne pas les laisser traverser son pays.

Mais même s'il avait été possible d'éviter ces obstacles, ils auraient trouvé une frontière blindée aux États-Unis dont les autorités maintiennent une politique de tolérance zéro et de dureté maximale contre l'immigration clandestine.

D'une manière ou d'une autre, le phénomène se répétera jusqu'à ce que les gouvernements locaux et les pays de provenance des migrants, en particulier ces derniers, combattent la pauvreté, l'inégalité, la corruption et la violence, seul remède pour stopper la mobilité de masse de ceux qui n'ont plus rien à perdre.        

 



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