La campagne de la peur

بقلم: Reynaldo Henquen
2021-05-06 09:32:50

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La course électorale au Pérou avance vers un second tour de l'élection présidentielle, prévu le dimanche 6 juin. Les citoyens doivent choisir entre le professeur progressiste Pedro Castillo, et la candidate la plus représentative  de l'extrême droite, Keiko Fujimori.

Il s’agit de deux propositions complétement opposées pour un pays qui connaît des inégalités profondes, avec une grande concentration des richesses dans les mains de quelque uns et une majorité de la population, notamment dans les zones rurales, vivant dans l’abandon et  dans la plus grande pauvreté.

Castillo propose de mettre fin à l'extraction de richesses naturelles par un groupe de sociétés transnationales, qui prennent actuellement plus de 70% des bénéfices et ne laissent au pays andin qu'une partie infime, en plus des zones dévastées par une exploitation illimitée.

Le professeur Castillo, originaire de Cajamarca, affirme qu’il faut inverser cette situation pour permettre   le  financement d’un développement équitable de la population et garantir des services essentiels de santé, de logement, d'enseignement et d'infrastructure de qualité.

Il propose également de modifier les règles de l'accord de libre-échange avec les États-Unis, un mécanisme qui fait du Pérou un importateur de produits de haute technologie à des prix élevés et un exportateur de matières premières dévaluées.

Keiko Fujimori, fille de l'ancien président du même nom qui est en prison pour de graves violations des droits de l'homme, insiste sur le maintien du modèle néolibéral actuel et même le renforcer.

Dans ce duel politique et idéologique, divers secteurs de la droite, dont des rivaux du soi-disant «Fujimorisme», ont tourné leur soutien vers la  candidate Fujimori pour éviter une victoire de Castillo.

Les médias au service du pouvoir économique ont mis en pratique une stratégie  brutale contre le professeur  en lui lançant constamment  des insultes dans une campagne qui cherche à effrayer la population.

Le journaliste et analyste péruvien Gustavo Espinoza a dénoncé que «la nouvelle oligarchie tente de faire croire aux grandes majorités nationales que ce sont elles qui incarnent la démocratie; et que ceux qui s'y opposent sont simplement des terroristes, des socialistes ou des communistes. "
Malgré cela, le dernier sondage d'intention de vote, réalisé par la firme Ipsos, donne à Castillo 43% en sa faveur, contre 34% pour Keiko.
La fille de Fujimori est en tête à Lima, la capitale, mais dans les villes de province  et les zones rurales, cette proportion change complètement.
Il reste à savoir si les autres partis de gauche auront une position cohérente pour empêcher le triomphe d’un néolibéralisme féroce, qui tant au Pérou qu’à l’étranger aspire à continuer le pillage de la nation andine.


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