“Tuer l’indien chez l’enfant”

بقلم: Reynaldo Henquen
2022-01-30 23:16:47

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Par: Guillermo Alvarado

Je vous présente des excuses pour la dureté du titre de ce commentaire, mais cette phrase, « tuer l’indien chez l’enfant », décrit clairement l’un des ethnocides les plus brutaux perpétrés dans l’histoire de notre continent, dont les détails sont révélés petit à petit.

C’était sous le couvert de cette idée que le Canada a appliqué pendant plus d’un siècle, une politique d’assimilation consistant à effacer par des méthodes ignobles les traits fondamentaux de la culture indigène, sa langue, son histoire, ses coutumes, sa spiritualité et sa vie communautaire chez des centaines de milliers d’enfants.

Ce système impliquait des fonctionnaires d’état, des politiciens, des congrégations de l’église catholique et dans une moindre mesure de l’Eglise méthodiste et ils auraient fait pâlir d’envie  Adolf Hitler et les adeptes de la ‘solution finale’ contre les Juifs, les Tziganes et d’autres peuples considérés comme inférieurs.

Les enfants étaient arrachés à leur communautés – d’après la loi en vigueur depuis 1920 le consentement de leurs parents n’était pas requis  – et ils étaient conduits aux Écoles Résidentielles Indigènes où,  à peine arrivés, ils perdaient tout, y compris leurs noms qui étaient remplacés par un numéro.

Utiliser leur langue maternelle, se reconnaître entre eux ou montrer n’importe quelle forme de culture ancestrale pourraient leur valoir des punitions sévères.

Les dites écoles étaient des centres de maltraitance massive, d’abus sexuels et de travail, de pressions psychologiques et physiques comparables à de la torture et des milliers d’enfants sont morts et ont été enterrés clandestinement.

Entre 1890 et 1997 quelque 130 ‘résidences’ de ce type existaient au Canada et elles ont accueilli de 150 mille à 200 mille enfants; et si bien on parlait de ce qui se passait à l’intérieur de celles-ci, ce n’est que jusqu’à la découverte des premiers tombeaux que le scandale a fait ébranler la société canadienne.

Récemment les restes d’autres 93 sépultures sans identifier, situées dans une mission catholique à la Columbia Britannique, ont rouvert les plaies de cet épisode honteux pour le Canada.

Bien que l’actuel Premier ministre Justin Trudeau et l’ancien Stephen Harper aient présenté respectivement des excuses et que certains évêques, mais pas tous, aient déploré ces faits, il n’existe pas encore une déclaration officielle du Vatican sur l’implication de l’église catholique dans de tels crimes.

Le chef de la tribu, Willie Sellars a accusé les autorités religieuses, le gouvernement fédéral et la Police montée canadienne d’avoir trompé l’opinion publique sur ce qui se passait aux internats et il a même déclaré qu’il y a des fonctionnaires qui ont détruit des évidences à cet égard.

De nombreux survivants ne pourront jamais se remettre des dommages qu’ils ont subis et leurs vies brisées pointeront du doigt une société qui n’a d’autre alternative qu’assumer cette douleur comme partie de son histoire collective.

 

 



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