Pensons à l'Afrique plus qu'à l'Ebola

بقلم: Peio Ponce
2014-09-04 14:56:35

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Par Manuel E. Yepe

Extrait de Granma

Le Continent africain peu de fois figure dans les informations diffusées par les grands médias occidentaux. Cela n'arrive que lorsque la nouvelle est liée à une épidémie ou à une éventuelle menace terroriste contre les États-Unis ou tout autre pays riche, la plupart du temps, allié de Washington. La récente apparition de l'épidémie d'Ebola en Afrique Occidentale est l'une de ces exceptions grâce auxquelles, ce continent est inclus dans les cartes des grands médias corporatifs de l'information.

«  Il est clair que nous devons nous préoccuper par l'apparition de l'Ébola, pas autant pour la menace qu'il peut représenter pour l'Occident, mais pour ce qu'elle révèle au sujet de l'état actuel du système sanitaire en Afrique et sur les ressources très limitées dont on dispose à niveau mondial pour y faire face »- a reconnu Adam Levine, professeur auxiliaire à l'Université étasunienne de Brown qui collabore actuellement au Rwanda comme conseiller clinique pour les urgences et les soins post-traumatiques, dans un article que je considère opportun et plein d'éléments, surtout compte tenu de son auteur.

« Arrêtez de vous préoccuper par l'Ébola et commencez à vous préoccuper par ce qu'il signifie »-ainsi intitule le docteur Levine son travail, publié le 13 août par le site new-yorkais The Huffington Post.

« Tristement les médias occidentaux ignorent le contexte d'abandon de la santé publique et des inégalités incroyables qui existent au monde et qui sont à son origine » -fait remarquer le docteur Levine.

«  Les deux derniers Étasuniens infectés en Liberia voient leur état de santé s'améliorer, non pas parce qu'ils aient reçu un sérum magique mais par l'attention médicale reçue, par leur évacuation rapide à des hôpitaux modernes ayant des installations des soins intensifs ».

Le taux de mortalité à cause de toutes les maladies, depuis la pneumonie jusqu'aux infarctus, en passant par le cancer et les accidents de la route, est plus élevé en Afrique Sub-saharienne que dans n'importe quel hôpital occidental. Mais la possibilité de mourir à cause de n'importe quelle maladie l'Ébola compris, a beaucoup à voir avec la géographie.

Selon le médecin étasunien , il existe plusieurs traitements efficaces pour l'Ébola qui peuvent aider les patients qui sont aux pires phases de la maladie à augmenter leurs possibilités de survie, telle que la réanimation moyennant des fluides intraveineux, globules rouges, plaquettes, substances coagulantes pour éviter les hémorragies, antibiotiques pour traiter les infections bactériennes les plus communes, oxygène, etc.

En plus de cela, un équipement de diagnostic moderne peut aider les médecins et infirmiers et infirmières à suivre les signes vitaux des patients pour intervenir en cas de complication.

Le docteur Levine assure que l'Ébola n'est pas la maladie la plus contagieuse au monde, elle n'est contractée que par contact physique, spécialement par les fluides du corps. Elle n'est pas transmise par l'air, les aérosols, de telle sorte qu'elle est moins contagieuse que d'autres maladies de transmission comme les oreillons, la varicelle, la tuberculose ou même la grippe.

Ces 6 derniers mois, l'Ebola a tué en Afrique Sub saharienne, un millier d'enfants et d'adultes, 298 000 enfants sont morts dans cette région de pneumonie, 193 000 de diarrhées, 228 000 personnes ont trouvé la mort à cause de la malaria et 428 000 autres à cause de lésions, y compris des accidents de la circulation.

Cet expert est d'avis qu'un meilleur accès à des services d'urgence et des soins intensifs aiderait les patients atteints d'Ébola, mais aussi d'autres maladies létales.

En Afrique Occidentale, l'Ébola s'est répandu rapidement à cause du manque de mesures sanitaires de base dans les hôpitaux publics et les cliniques ayant des équipements précaires. Un grand nombre de centres sanitaires manquent de produits aussi nécessaires et essentiels que des gants, des blouses. Dans d'autres, l'eau ou l'alcool, essentiels pour maintenir l'hygiène, manquent.

La véritable tragédie de l'avancée de l'Ébola est que la majorité des Africains n'ont pas accès aux médicaments, aux installations et aux professionnels comme ceux dont nous disposons en Occident depuis plusieurs décennies et qui auraient pu éviter la propagation de l'épidémie- souligne Levine.

Tristement, les compagnies pharmaceutiques ne semblent pas être prêtes à investir dans des recherches pour prévenir ou traiter des maladies qui n'affectent que les gens pauvres, car elles obtiendraient peu ou aucun bénéfice.

Il est évident que le professeur Adam Levine ne consentirait jamais à ce que l'Agence des États-Unis pour le Développement International, USAID, avec laquelle il collabore en Afrique dans des tâches humanitaires, destine de grandes sommes d'argent apportées par les contribuables étasuniens pour qu'elles soient utilisées à des fins louables, à d'autres buts aussi insensés que la promotion de la subversion ou « le changement de régime » dans des pays pauvres, ayant des gouvernements que Washington considère comme pas convenables.



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