Par María Josefina Arce.
Aux États-Unis il y a environ 50 millions de pauvres. De façon contradictoire, le pays le plus riche se distingue par des niveaux élevés de pauvreté, de pauvreté infantile et d'inégalité des revenus, considérés comme les pires parmi les pays développés.
Les Étasuniens pauvres ont été témoins de la croissance des dépenses militaires et du soutien aux grandes compagnies au détriment des programmes sociaux.
La Fondation Pensar indique que seuls 59 millions sont destinés aux programmes sociaux tandis que les subventions aux grandes entreprises s'élèvent à 92 milliards par an, sans compter les 700 milliards investis dans le sauvetage des banques en 2008.
À cela s'ajoute le fait que le pays a dépensé dans les guerres déclenchées suite aux attentats terroristes de septembre 2001, plus d'un billion de dollars.
Une étude du Congrès nord-américain, publiée l'année dernière a révélé que dans ce chiffre sont compris le coût des opérations militaires, le soutien aux bases, l'entretien de l'armement, l'entraînement des troupes irakiennes et afghanes, les travaux de reconstruction, l'aide prêtée à l'étranger et le budget destiné aux ambassades.
Cependant d'autres recherches signalent que le coût des guerres en Irak et Afghanistan, de même que le soutien au Pakistan s'élève à plus de 4 billions, y compris les frais des services sanitaires aux vétérans handicapés et les intérêts de la dette découlant des interventions militaires.
Les dépenses annuelles de chaque soldat étasunien qui participe à ces conflits armés dépassent le million de dollars, ce qui se multiplie une fois les guerres achevées, compte tenu des services médicaux qu’il faut prêter aux vétérans.
Un total de 578 milliards sont prévus dans le budget militaire de l'année 2015, qui comprend 496 milliards par concept de frais de l'armée, plus de 64 milliards pour employer dans les conflits à l'étranger, par exemple en Afghanistan et pour l'entraînement des troupes en Irak.
Plusieurs experts ont déjà averti sur le rapport néfaste entre les dépenses militaires et la situation économique. Ils estiment que, lors du déclenchement de la crise en 2008, le gouvernement a consacré des sommes démesurées à des projets militaires, alors que les impôts imposés aux riches restaient bas.
Les spécialistes soulignent également qu’à cause des frais militaires excessifs les investissements dans le secteur du social ont été supprimés, ce qui a provoqué une détérioration du système d'éducation et de santé publique. D'autre part une perte de compétitivité s'affiche dans les manufactures civiles.
Bref, les analystes considèrent que les États-Unis ont abandonné la bataille contre la pauvreté.
