Díaz-Canel envoie un message au Sommet des Peuples

بقلم: Reynaldo Henquen
2022-06-10 22:05:10

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Diaz-Canel a souligné que partout où il y a des peuples en lutte, il y aura toujours Cuba. Photo : @DiazCanelB

 

La Havane, 10 juin (Réseau Web) Le premier secrétaire du Comité Central du Parti Communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel a envoyé ce vendredi 10 juin, un message à ceux qui ont participé au Sommet des Peuples, dans la ville américaine de Los Angeles, Californie.

En voici le texte intégral:

MESSAGE DU PRÉSIDENT DÍAZ-CANEL AU SOMMET DES PEUPLES

Cher Manolo, compagnes et compagnons qui participez au Sommet des peuples,

Je ne me suis pas trompé en disant que je ne serais pas au Sommet des Amériques, mais que la voix de Cuba y serait bel et bien.

Vous êtes notre voix. La Révolution l’a toujours gardé à l’esprit : là où les gouvernements nous refusent la parole, les peuples y sont pour nous représenter, pour parler en notre nom.

Cela a été vrai dès l’époque du ministère des Colonies, quand des gouvernements, obéissant aux ordres du maître, furent incités par l’Empire à rompre avec Cuba, à la seule digne exception du Mexique.

L’ICAP, l’Institut cubain d’amitié avec les peuples, est né de cette compréhension.

La solidarité n’est pas seulement un principe inhérent à la pratique révolutionnaire : elle est l’arme la plus formidable pour ceux qui, comme nous, croient au pouvoir des masses, en la force tellurique des peuples mobilisés et en la lutte inspiratrice pour la justice sociale.

Partout où il y a aura des peuples en lutte, Cuba sera présente. Et partout où sera Cuba, les peuples en lutte seront présents.

La lutte que nous partageons vient de siècles passés, et elle a coûté le sang des meilleurs enfants de notre Grande Patrie. Elle se mène contre la tentative de notre puissant voisin de recoloniser nos terres d’Amérique. Elle se livre contre l’esprit de la Doctrine Monroe qui reste le guide et l’orientation politique des Etats-Unis vis-à-vis de notre région.

Elle se livre contre les politiques impériales de sanctions et punitions infligées aux gouvernements qui ne se soumettent pas. Elle se livre contre la prétention des politiciens étasuniens de s’ériger en flics et en juges suprêmes, contre leur acharnement à décréter quels doivent être nos dirigeants et même ce que doit être notre société civile.

Cuba a été la première nation latino-américaine à avoir été exclue des alliances continentales pour son insubordination à l’Empire. D’autres l’avaient tenté avant, et ils eurent droit à des coups d’État, à des dictatures, à des transnationales de la terreur comme l’Opération Condor.

Cuba, on l’a expulsée de l’OEA, on l’a coupée de son environnement naturel, on a financé contre elle des invasions, et on continue de financer différentes agressions contre la Révolution. Nous sommes les dignes survivants de soixante-trois ans de blocus et, au grand dam de ce puissant Empire, trente fois plus étendu que notre île, nous faisons partie des pays du continent qui peuvent afficher les meilleurs indicateurs en éducation, en santé et en développement scientifique autochtone.

On punit aussi aujourd’hui avec arrogance le Venezuela solidaire, on lui vole ses réserves, ses biens à l’étranger et on ignore son gouvernement légitime. Et on se lance avec hargne à la gorge du Nicaragua qu’on a tant de fois dans son histoire tenté de conquérir et qu’on a soumis parfois à une dictature fortement parrainé par Washington.

Les peuples le savent. Les peuples n’ont pas la mémoire courte. Les peuples qui ont fait le Sommet que l’Empire voulait empêcher et aussi les gouvernements dignes qui n’ont pas avalé les couleuvres et ont aussi parlé pour nous, comprennent que s’il y a eu d’abord une nation punie, puis trois, il y en aura peut-être demain dix, mais que si les peuples serrent les rangs, ils empêcheront de passer le géant aux bottes de sept lieues qui va par les airs engloutissant des mondes.

C’est grâce à cette compréhension que le Neuvième Sommet des Amériques n’a pas été exactement ce que prétendaient ses organisateurs. La solidarité a aussi été présente là où elle n’avait pas été invitée, là où on ne voulait pas d’elle.

Je vous demande donc de faire parvenir nos remerciements les plus sincères aux gouvernements de la région qui se sont opposés résolument à l’exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua du Sommet des Amériques.

Tout spécialement au président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, au Premier ministre de Saint-Vincent-et-Grenadines, Ralph Gonsalves, au président de la Bolivie, Lucho Arce, à la présidente du Honduras, Xiomara Castro, et aux nombreux autres dirigeants et chefs de délégation d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont, au Sommet même, rejeté l’exclusion de Cuba et le blocus criminel dont est victime notre peuple.

L’Amérique du Nord n’est pas l’ennemi. L’Amérique du Nord des travailleurs, des peuples autochtones et des immigrants, eux aussi exclus, non une fois, mais jour après jour par le règne impitoyable du marché, cette Amérique du Nord que vous nous montrez, rebelle et contestataire, positive et solidaire, n’est pas notre ennemi et elle ne le sera jamais.

Merci, frères et sœurs, de nous montrer ce que les puissants ont voulu censurer et camoufler si longtemps.

Merci de donner une voix aux exclus. Merci de teindre d’espoir l’horizon. Merci de nous confirmer une fois de plus qu’un monde meilleur est possible.

(Cubaminrex)

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