La Havane, 7 décembre (RHC) Le cinéaste cubain Tomás Gutiérrez Alea (1928-1996) et son film « Fresa y Chocololate » (Fraise et Chocolat) 1993), qui a remporté plusieurs prix, brilleront à nouveau au 44e Festival international du nouveau cinéma latino-américain, qui tient les cinéphiles en haleine aujourd'hui.

 Sous le slogan « Feu vert : on tourne », demain vendredi, la rencontre avec les meilleurs films de la région ouvrira ses portes au monde. Un hommage sera rendu à cette icône de la cinématographie cubaine, commémorant le 30e anniversaire de la première de ce chef-d'œuvre, qui garde toute sa vitalité en raison de sa majestuosité.

À propos du film, coréalisé avec Juan Carlos Tabío, la première actrice cubaine et femme du prestigieux réalisateur, Mirtha Ibarra, a déclaré dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina :

"Titón (comme on l'appelait) disait toujours qu'un film ne renverse pas un gouvernement, mais qu'il aide beaucoup à comprendre les individus, dans la manière dont ils peuvent admirer ou critiquer leur réalité, et je pense que Fraise et chocolat était cela", a-t-elle déclaré.

Selon lui, il connaissait l'importance du film pour Cuba, mais pas sa transcendance, qui s'est produite de manière extraordinaire, puisque, parmi ses nombreuses récompenses, il a été le premier film cubain à être nominé aux Oscars de 1994, dans la catégorie de meilleur film étranger.

Le récit de Fraise et chocolat se déroule à La Havane à la fin des années 1970. Elle raconte l'histoire d'amitié entre le jeune Diego (Jorge Perugorría), un artiste homosexuel, et David (Vladimir Cruz), un étudiant en sciences politiques favorable au système politique.

Malgré leurs différences personnelles et idéologiques, ils renforcent leur affection au fil du temps, tandis que David s'engage dans une relation avec Nancy (Mirtha Ibarra), une amie proche et voisine de Diego qui se prostitue.

Grâce à l'interprétation magistrale des artistes, d'innombrables moments du film restent dans la mémoire collective, mais il convient de souligner le visage de Jorge Perugorría lorsqu'il embrasse Vladimir Cruz, une scène qui, selon les experts, constitue une icône du cinéma cubain de tous les temps.

Le film a valu à Titón et Tabío le prix du meilleur réalisateur de l'époque, tandis que Perugorría et Ibarra ont remporté respectivement le prix du meilleur acteur et du meilleur second rôle féminin. En plus des prix qu'ils ont reçus dans d'importants festivals internationaux, comme le prix Goya du meilleur film étranger en langue espagnole.

Il y aura toujours plusieurs hommages dédiés à une œuvre et à un cinéaste qui ont marqué la mémoire de l'univers cinématographique, pour la manière dont ils ont transmis la réalité d'un pays et d'êtres humains d'un point de vue transparent et engagé, avec un cinéma capable de surmonter les barrières, même celles du temps.

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