Les populations indiennes et le Covid-19

بقلم: Reynaldo Henquen
2020-05-18 09:38:06

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Par: Guillermo Alvarado

Une grande préoccupation existe parmi des chercheurs, des anthropologues et des médecins au sujet de l’impact que peut avoir parmi les populations indiennes de notre continent la pandémie de Covid-19 car il s’agit de groupes vulnérables à cause de la marginalité, de la pauvreté et de l’abandon dans lesquels ils sont obligés de vivre.

Des statistiques de l’ONU signalent que ces populations englobent 50 millions de personnes appartenant à quelque 500 groupes ethniques, répartis sur tout le continent avec une plus forte présence au Mexique, au Guatemala et dans le reste de l’Amérique Centrale ainsi qu’au Pérou, en Équateur et en Bolivie.

Selon la CEPAL, la Commission Économique de l’ONU pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, la discrimination structurelle dont ils souffrent, l’appauvrissement à cause du dépouillement systématique de leurs terres et de la perte des leurs formes de vies traditionnelles, les obstacles pour leur participation politique et le racisme existant, ont un impact négatif sur la santé de ces populations.   

Le Covid-19 pourrait s’acharner sur eux comme l’ont fait les maladies amenées avec eux par les conquistadors européens à partir du XVe siècle.

C’est ce que m’a fait penser un document envoyé par une bonne amie et lectrice, Floridalma Ixtabalán García, publié par l’Institut d’Études Interethniques et de Populations Indiennes de l’Université de San Carlos de Guatemala à l’occasion de l’actuelle pandémie qui nous raconte ce qui s’est passé cela fait 500 ans.

Les maladies ont été les principales alliées des conquistadors pour vaincre les populations et les civilisations qui étaient prospères dans ce continent.

L’étude à laquelle je me réfère, écrite par la professeure Lina Barrios, est basée sur les inscriptions contenues dans le livre des Annales des Kakchiqueles, ou Memorial de Sololá, écrit au XVIe siècle et compilé de façon magistrale par l’historien guatémaltèque Adrián Recinos.

Pour le consulter j’ai puisé dans l’édition de la Maison des Amériques de 1972 avec un prologue précieux et des notes de Manuel Galich.

Dans le paragraphe 127 les auteurs décrivent ces horreurs » » Voici que durant la cinquième année la peste a fait son apparition, Oh mes enfants !. D’abord ils avaient la toux, ils saignaient du nez, ils avaient du mal à uriner, Cela a été vraiment terrible le nombre de morts qu’il y a eu à cette époque-là ».

Comme s’il s’agissait d’une chronique de nos jours, ils ajoutent : « Peu à peu, de grandes ombres et la nuit complète ont enveloppé nos parents et nos grands-parents et nous aussi, Oh mes enfants, Quand la peste régnait ! »

Quatre fois la terrible variole a décimé la population indienne du Guatemala. Comme il arrive aujourd’hui au monde face au Covid-19, ils n’avaient pas de défenses face à une maladie inconnue.

Ils ne les ont pas non plus maintenant, raison pour laquelle il est utile d’appeler les gouvernements et les institutions à faire un effort extraordinaire et à sauver ainsi les vies de ceux qui, tant de fois, ont tout perdu.

 

 



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