La démission du ministre de la Santé intervient suite au scandale déclenché par la vaccination en premier lieu d'une élite proche du président Lenin Moreno. Photo: Twitter
Quito, 20 mars (RHC) Le ministre équatorien de la Santé, Rodolfo Farfán, a présenté ce vendredi sa démission après seulement 18 jours en fonction.
Un grand scandale secoue le gouvernement équatorien suite à des vaccinations irrégulières contre le Covid-19 qui ont bénéficié à une élite au détriment de la population vulnérable.
Même si le ministre a déclaré que sa démission était due à des «raisons strictement personnelles», elle intervient quelques heures à peine après la divulgation d'une partie d'une liste de personnes vaccinées contre le Covid-19, qui comprendrait des hommes d'affaires et des hauts fonctionnaires, de manière privilégiée, en plein milieu d'une enquête du bureau du procureur général sur la question.
Un media local rappelle que la vaccination aurait dû commencer au mois de janvier notamment par le personnel de santé.
Sur la liste révélée des personnes qui ont été vaccinées au détriment des plus vulnérables figurent l'épouse du président Lenín Moreno, Rocío González; le ministre de la Défense, Oswaldo Jarrín ; la conseillère du président, Liz Giler ; ainsi que Fredy Miño, la personne chargée d'aider le dignitaire en fauteuil roulant.
La liste est également connue, une semaine après une journée de vaccination «VIP» pour 560 personnes du Rotary Club, dans la zone exclusive de la ville de Samborondón, dans la province de Guayas.
De même, la semaine dernière, un scandale a éclaté après que l'on a appris que deux "tiktokers" (célébrités du réseau social TikTok), identifiés comme Salomon Yasih Doumet et Maria del Alma Cruz, faisaient partie du processus de vaccination à l'hôpital Teodoro Maldonado Carbo de Guayaquil.
Avant tous ces scandales, il y en a eu d'autres, qui ont conduit à la démission de l'ancien ministre de la Santé, Juan Carlos Zevallos, le 26 février ; qui, un jour après sa démission, a quitté le pays sur un vol pour Miami, aux États-Unis.
Des accusations ont été portées contre Juan Carlos Zevallos pour avoir autorisé et vacciné en janvier, avec une partie des rares vaccins contre le coronavirus qui étaient arrivés dans le pays, le centre gériatrique privé de l'hôpital de los Valles. Ce centre de santé est l'un des plus exclusifs du pays, où l'ancien chef du portefeuille a fait hospitaliser «plusieurs membres de sa famille», selon ses propres aveux. Selon la liste récemment publiée, l'ancien président Hurtado y a également été inoculé.
Par ailleurs, plusieurs recteurs d'universités publiques et privées du pays ont révélé que Juan Carlos Zevallos les avait invités à figurer sur la liste des personnes à vacciner, ce qu'ils ont refusé, selon eux.
Concernant les actions présumées de Zevallos, le bureau du procureur général de l'État (FGE) a ouvert une enquête à son encontre pour le délit présumé de «trafic d'influences» dans l'exercice de ses fonctions.
Dans le cadre de cette enquête, ce jeudi 18 mars, la FGE a effectué une descente au siège du MSP, afin de recueillir «des informations sur le plan de vaccination et la liste des bénéficiaires des phases 0 et 1».
En Equateur, selon les informations du MSP, 293 430 doses de vaccins contre le Covid-19 sont arrivées ; cependant, selon les données fournies à l'arrivée de chaque envoi, la somme est de 313 380, dont 20 000 ont été donnés par le Chili et sont CoronaVAc, du laboratoire chinois Sinovac ; 84 000 relève de l'initiative Covax Facility, qui dirige l'organisation mondiale de la santé ; et les 209 380 restants sont de Pfizer.