Lima, 27 avril (RHC) À six semaines du second tour présidentiel, des analystes péruviens ont jugé très difficile que la néolibérale Keiko Fujimori puisse remonter le long avantage de son rival de gauche, Pedro Castillo.

Ils ont également convenu que la stratégie électorale visant à terroriser la population avec l’anticommunisme a un effet global, car elle porte préjudice à la candidate qui est soutenue par la majorité des médias et les couches aisées du pays.

'Ici, la seule terreur qui a été semée est que je suis la terreur de la corruption, la terreur du pillage, des grandes inégalités, de l’injustice, du crime organisé, de la délinquance', a déclaré aujourd’hui Castillo en référence évidente à la campagne de Fujimori.

Les analystes électoraux Fernando Tuesta et Gonzalo Banda ont convenu de noter qu’il est très difficile pour la néolibérale de remonter la différence de plus de 20%  que son rival atteint dans les récents sondages de diverses entreprises et moins en insistant sur son discours anticommuniste et dans la défense du modèle néolibéral.

Tuesta a noté que Castillo compte deux tiers de l’électorat et Fujimori un tiers, sans compter ni les bulletins blancs et nuls ni les indécis, comme ce sera le cas aux élections, 'une différence très large et très difficile à inverser'.

La candidate pourrait présenter des propositions d’intérêt de la population, mais plus important est ce que Castillo exprime, canalise et symbolise, a expliqué en référence à la racine populaire et andine du candidat, avec qui les secteurs populaires s’identifient.

D’autre part, il a souligné que 'dans un pays tellement éprouvé par la crise (sanitaire et économique) et dont elle est pour beaucoup parmi les responsables', ce qui rend plus difficile la position de Fujimori.

Pour Banda, Fujimori 'est confrontée à une montagne, doit inverser beaucoup de choses et devrait changer la stratégie de limiter la bataille à la défense du modèle économique contre le communisme, très préjudiciable pour elle'.

Source Prensa Latina