Bogotá, 25 mai (CHR) L'Équipe juridique et humanitaire 21 N, la Corporation Justice et Dignité et la Commission inter- ecclésiastique de Justice et Paix ont publié un rapport révélant des informations faisant état des endroits utilisés par les paramilitaires et la police pour la détention, la torture et même les disparitions de manifestants dans la ville colombienne de Cali, dans le département de Valle del Cauca.
"Depuis le 13 mai 2021, nos organisations ont reçu des rapports absolument scabreux et détaillés du comportement et des pratiques de la police qui blessent la conscience de l'humanité ", prévient le rapport.
Les organisations de défenseurs des droits de l'homme (HRD) affirment que depuis le 2 mai, il a été signalé que le Centre Administratif Municipal (CAM) de Cali serait utilisé comme centre d'opérations secret par les forces de l’ordre.
«Certains jeunes ont été emmenés dans des sous-sols du CAM puis transférés dans des fourgons aux vitrés teintées (...).Certaines sources ont rapporté la circulation des camions qui, apparemment, font partie des véhicules utilisés par la police pour ses déplacements.
Des jeunes étaient emmenés pendant la nuit dans certains de ces véhicules dans l’endroit connu sous le nom de Mulaló, au district de Yumbo, à 30 minutes de Cali. Là- bas, dans une zone préparée à l’avance, ils déchargeraient les corps des jeunes des quartiers populaires participant aux mobilisations et étant considérés comme portés disparus », explique le document.
Le rapport révèle que depuis le 14 mai, il y a eu des rapports dénonçant l’existence de possibles fosses communes dans les zones rurales des municipalités de Buga et Yumbo, près de Cali, «apparemment dans ces endroits, les corps de nombreux jeunes de Cali seraient déposés. "ajoutent-ils.
Le document précise que certains jeunes de Cali portés disparus ont été assassinés dans les municipalités de Guacarí et Buga (situées à moins de 40 minutes de Cali), "quelques survivants des exécutions ont été retrouvés avec des blessures par balle dans les hôpitaux. Aujourd'hui, ces jeunes sont terrifiés et se cachent » affirment-ils.
Les organisations révèlent dans leur rapport qu'à Cité Jardín, un quartier de la ville de Cali, des personnes habillées en blanc ont attaqué à coup de feu la mobilisation sociale des peuples indigènes, connue sous le nom de Minga indigène. Ils affirment également qu’une sorte des Maisons - Boucheries y ont été installées, il s’agirait des endroits utilisés pour démembrer les gens.
"Aujourd'hui 23 mai, une version plus détaillée a été révélée concernant des opérations des groupes civils armés protégés par la police où l’on indique qu’une Maison- Boucherie seraient installée dans le quartier huppé Cité Jardin", indique le rapport.
Le document assure que les citoyens ont peur de signaler les événements effrayants perpétrés à la fois par la police et par un groupe de civils armés soutenus par les forces de l’ordre. En raison de la crainte bien fondée des éventuels témoins de devenir eux-mêmes victimes et risquer leur vie, leur intégrité et leur liberté, il s’avère nécessaire l’adoption des mesures pour mener une enquête judicaire », ajoutent-ils.
"Certains proches des victimes ont révélé à notre organisation les noms des jeunes qui ont été arrêtés puis emmenés dans un poste de police à Meléndez et quelques jours plus tard, leur sort est inconnu", indique le communiqué de l'organisation.
Le rapport demande à l'État colombien de garantir les processus d'enquête avec la participation des experts de l'Institut de Médecine Légale et de l'Unité de recherche des personnes portées disparues, ainsi que des organisations humanitaires nationales et internationales.
Source Prensa Latina