Brasilia, 2 septembre (RHC) La défense de Luiz Inácio Lula da Silva a accusé les procureurs de l’opération Lava Jato d’articuler une position du gouvernement de Jair Bolsonaro aux Nations Unies sur l’ancien président brésilien.

Selon le journaliste Jamil Chade, chroniqueur du portail d’information UOL, l’accusation portée devant le Tribunal fédéral suprême (STF) reposait sur de nouveaux extraits de conversations et de messages entre les membres du groupe judiciaire désactivé.

Ces conversations font partie du matériel saisi lors de l’opération dite Spoofing (arrestation de hackers qui ont envahi les téléphones des autorités).

En 2016, la défense de Lula a déposé une plainte auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, alléguant des violations contre l’ancien dirigeant et mettant en cause l’impartialité du juge Sérgio Moro de l’époque. L’affaire est toujours en suspens à Genève.

La défense de l’ancien dirigeant ouvrier insiste sur le fait que Lava Jato, en plus de pratiquer des violations graves et irréversibles des droits de l’homme de Lula, a également assumé 'la même ligne de manifestation de l’État brésilien devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU, avec l’accord des organes étatiques concernés'.

Il s’agit, ajoute-t-il, 'd’une véritable capture de l’appareil d’État qui s’est également produit au niveau national pour permettre la pratique du lawfare (guerre juridique) notamment contre le plaignant (Lula)', affirme-t-il.

Selon la demande, lors des dialogues des procureurs entre le 14 et le 16 janvier 2019, il est 'possible de vérifier qu’ils ont eu des réunions et des rencontres avec des organes de l’État'

Dans un texte écrit par le procureur Deltan Dallagnol, coordinateur de Lava Jato, les avocats de l’ancien dirigeant syndical indiquent comment il a dirigé trois collègues pour traiter l’affaire.

Pour les juristes défenseurs, les procureurs de l’opération Lava Jato, déjà démantelée,  non seulement conduisaient la position de l’État brésilien auprès de l’ONU, mais ils passèrent à promouvoir des démarches politiques.

Le journal français Le Monde a révélé en avril dernier que l’opération Lava Jato s’est avérée être une stratégie réussie des États-Unis pour saper l’autonomie géopolitique du Brésil et protéger leurs propres intérêts.

Ce qui a commencé comme la 'plus grande opération anti-corruption du monde' a dégénéré en le 'plus grand scandale judiciaire de la planète', ont dénoncé plusieurs médias.

En février dernier, le Ministère public fédéral a démantelé Lava Jato après sept ans de travail et son équipe spéciale est accusée de façon différente de sélectivité et de partialité dans ses enquêtes.

Le Bureau du Procureur a indiqué que le Groupe d’action pour la lutte contre le crime organisé se chargerait désormais de ses renvois.

Source Prensa Latina