Mexico, 5 janvier (RHC) Le quotidien mexicain La Jornada a défendu aujourd’hui dans un éditorial le droit d’asile de Julián Assange, fondateur de WikiLeaks, qui souffre de graves problèmes de santé comme l’ont documenté de nombreux témoins.
Le journal mexicain a rappelé que lors de sa première conférence du matin de cette année, le président Andrés Manuel López Obrador a révélé que dans les derniers jours du gouvernement de Donald Trump (2017-2021) il lui a demandé par écrit de gracier Assange.
Il a réitéré l’offre de son gouvernement d’accorder l’asile à l’informateur australien et a estimé que Washington "doit agir avec humanisme" face au fait que "Assange est malade et ce serait un signe de solidarité de lui accorder l’asile dans le pays où il a décidé de vivre".
Il a rappelé qu’Assange est détenu dans une prison londonienne en attendant que la Cour suprême du Royaume-Uni statue sur un appel de la défense pour empêcher son extradition vers les États-Unis, où il ferait l’objet de 18 accusations et d’une peine de 175 ans de prison, et soumis à des conditions carcérales qui aggravent son état de santé.
Contrairement à ce que prétend faire croire l’exécutif de la superpuissance, l’informateur poursuivi n’est ni un espion ni un cybercriminel, mais un individu qui a décidé de révéler les secrets les plus sordides de divers gouvernements avec des informations obtenues par des fuites numériques, a assuré le journal.
Ainsi, il explique tout ce qui concerne l’affaire pour le prouver, comme en 2010 quand WikiLeaks a dévoilé au monde des documents prouvant des crimes contre l’humanité commis par les forces américaines et leurs alliés dans les guerres d’Afghanistan et d’Irak.
L’année suivante, l’activiste a remis à plusieurs médias du monde, dont La Jornada, les "câbles du département d’État" qui ont permis de connaître les pratiques diplomatiques sans scrupules et ingérences de Washington dans divers pays.
Dans l’élaboration journalistique de ce matériel, ce journal a publié, par exemple, des rapports de l’ancien ambassadeur américain au Mexique, Tony Garza, dans lesquels il s’est vanté de jouer un rôle central dans la consolidation de Felipe Calderón à la présidence.
Également un bureau qui documente l’offre faite par le secrétaire à la Sécurité publique de l’époque, Genaro Garcia Luna (détenu et jugé aux États-Unis), à l’ancien secrétaire à la Sécurité intérieure du pays voisin, Michael Chertoff, de lui donner "plein accès" à toutes les informations des services secrets mexicains.
Il est clair que le désir du gouvernement des États-Unis de poursuivre Assange ne répond pas à un zèle à combattre les délits de droit commun, mais à un dessein de vengeance pour le discrédit que ses institutions ont connu à cause des révélations de WikiLeaks, a conclu La Jornada.
Source Telesur