La Havane, 5 avril, (RHC)- Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a demandé à son homologue chinois, Xi Jinping, l’aide de la Chine afin de contrôler les cargaisons de fentanyl en partance du pays asiatique et à destination des ports mexicains et des informations sur les cargaisons qui, dans de nombreux cas, finissent entre les mains de la criminalité organisée.
"Ce serait un soutien inestimable que d'avoir des informations sur les importateurs de cette substance, en quelle quantité, sur quels navires, quand ils quittent les ports chinois, dans quels ports mexicains ils arrivent et quel est le type spécifique de substance", a-t-il ajouté.
De cette manière, le Mexique pourrait mieux contrôler l'entrée du fentanyl, qui n'est autorisé qu'à des fins médicales et dont les importations légales sont minimes.
Dans sa lettre, M. Lopez Obrador explique au dirigeant chinois la controverse avec les législateurs nord-américains qui accusent le Mexique d'être responsable de l'épidémie de consommation de fentanyl dont ils souffrent, alors qu'en réalité, 70 % de la substance vendue dans ce pays entre par les États-Unis et le Canada.
"De manière fallacieuse et irresponsable, certains législateurs nord-américains ont blâmé le Mexique pour les malheurs qu'ils subissent dans leur pays, et sont même allés jusqu'à dire que si nous n'arrêtons pas les gangs de la drogue, ils pourraient présenter une initiative pour que les forces armées envahissent notre territoire", a-t-il dénoncé.
Cependant, a-t-il précisé, le Mexique s'est forgé en résistant aux "invasions et aux actes d'arrogance", il saura donc faire face à la pression de certains législateurs du pays voisin "avec patriotisme, courage et dignité".
Avant de lire la lettre, M. Lopez Obrador a dénoncé la désinformation aux États-Unis concernant le trafic de fentanyl, qui a conduit une grande partie de l'opinion publique à croire que cette drogue provenait du Mexique.
"Il y a eu beaucoup de manipulation de la part des autorités et des médias nord-américains", a-t-il déclaré en montrant les résultats d'un sondage qui révèle que 39 % des Étasuniens pensent que le fentanyl est apporté par des migrants sans papiers, mais que ce chiffre passe à 60 % si l'on interroge les sympathisants républicains.
En réalité, les données officielles montrent que 86 % des personnes emprisonnées aux États-Unis pour trafic de fentanyl sont des Nord-américains.
"C'est de l'hitlérisme, c'est comme la propagande de (Joseph) Goebbels, qui disait : un mensonge répété plusieurs fois peut devenir une vérité", a-t-il rappelé.
Source : Russia Today