Paris, 15 avril (RHC) Le président français Emmanuel Macron a promulgué samedi la réforme des retraites et son report controversé de l'âge de départ de 62 à 64 ans, une norme validée hier en substance par le Conseil constitutionnel.

Le Journal officiel de la République française reflète la modification de l'âge légal de la retraite dans le Code de la sécurité sociale, l'article le plus rejeté de la réforme et la raison pour laquelle les principaux syndicats du pays ont laissé de côté leurs divergences pour s'unir contre l'initiative.

Macron disposait de 15 jours pour mettre le texte en application et, en réalité, il l'a promulgué plus rapidement que prévu, malgré l'appel solennel des syndicats et des dirigeants politiques à ne pas le faire.

L'intersyndicale, qui a fait descendre des millions de personnes dans la rue lors de 12 jours de manifestations depuis le 19 janvier, avait exhorté le président à ne pas mettre en œuvre son projet de loi et prévenu qu'il ne répondrait pas à son invitation au dialogue mardi pour tourner la page.

Dans ce sens, il a annoncé une réunion lundi pour définir les prochaines étapes à suivre face à la réforme, déclarée constitutionnelle hier par le Conseil, une décision qui a déclenché des manifestations dans plusieurs villes de France, avec quelques épisodes de violence.

Les forces de l'ordre ont arrêté plus d'une centaine de personnes dans la capitale, tandis que des unités spéciales de la police ont été dépêchées à Rennes, dans le nord de la France, après que la porte d'un commissariat a été incendiée.

Selon des dirigeants tels que le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, la bataille contre la réforme des retraites se poursuivra, avec diverses propositions au fur et à mesure que la voie juridique sera épuisée.

La chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, a également critiqué le gouvernement pour son projet et a affirmé que "le peuple a toujours le dernier mot", en référence au rejet majoritaire du projet par les Français.

De nouvelles manifestations sont prévues ce samedi dans plusieurs villes, dans l'attente de la décision de l'Intersyndicale sur les possibles prochaines manifestations, avec l'appel de certaines voix du mouvement social à transformer les défilés du 1er mai, journée internationale des travailleurs, en une journée contre la réforme des retraites (Source:PL).