Les défis que doit relever le nouveau président paraguayen

Editado por Reynaldo Henquen
2018-04-24 14:22:16

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Le candidat du Parti Colorado, Mario Abdo Benítez, a remporté les élections présidentielles du Paraguay avec une différence réduite de 3,7% des voix face à son plus proche adversaire, Efraín Alegre, proposé par une alliance entre le Parti Libéral Radical Authentique et le Front Guazí, de l'ex-président Fernando Lugo.

Il s'agit d'une victoire avec un goût amère pour Benítez, car, avant les élections, des sondages lui ont donné jusqu'à 20 points de différence qui s'est volatilisé aux urnes.

Dans une première lecture, cela signifie que près de la moitié des Paraguayens n'ont pas été convaincus avec les propositions du parti qui a gouverné le pays le plus grand nombre de fois.

Selon l'analyste José María Costa, pour gouverner avec stabilité, le nouveau président devra avoir recours au dialogue politique surtout en ce qui concerne des thèmes très sensibles comme l'augmentation de la pauvreté et des grandes inégalités tant sur le plan interne des villes, des zones urbaines en général que des Zones rurales.

Benítez est une figure très proche de l'ancien dictateur Alfredo Stroessner qui a gouverné avec une main de fer pendant 35 ans, de 1954 à 1989. Le père du président élu du Paraguay a été secrétaire personnel du dictateur et il était considéré comme l'un des quatre hommes les plus puissants sous ce régime et lors de sa chute, il a été accusé d'enrichissement illicite, mais le dossier a été classé par un tribunal et il a réussi à conserver sa fortune.

Abdo Benítez a revendiqué certains aspects de la dictature de Stroessner surtout en matière économique dont le traitement préférentiel des secteurs économiques très puissants.

Dans son programme de gouvernement il propose, précisément, le maintien d'un régime fiscal très souple pour les chefs d'entreprise paraguayens et étrangers sous prétexte d'augmenter les investissements étrangers.

Cependant, la marge étroite par laquelle il a accédé à la présidence et la réalité crue du Paraguay ne lui donneront pas une large marge de manœuvre.

Il hérite de son prédécesseur, membre, lui aussi du Parti Colorado, Horacio Cartes, un pays avec une croissance discrète de son PIB et, en même temps. Avec un nombre croissant de personnes vivant dans la pauvreté.

Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte du fait que si l'économie connaît une croissance, de même que la pauvreté, c'est parce qu'il existe un système qui permet à une poignée de nantis de s'approprier les richesses que produisent d'autres.

40% des moins de 10 ans, c'est-à-dire, quelque 600 mille enfants, vivent dans al précarité et 136 mille d'entre eux, dans la misère. Ils manquent tous des services essentiels de santé, d'éducation et de logement.

L'un des graves problèmes du Paraguay est l'existence d'un million 200 mille adultes qui travaillent dans le secteur informel de l'économie, sans garanties en matière d'emploi, avec des salaires de misère qui ne peuvent que reproduire la situation de pauvreté de leurs familles, surtout de leurs enfants.

Abdo Benítez ne disposera pas de beaucoup de temps pour démontrer s'il est disposé à être un président pour tous ou,si comme son prédécesseur, il ne gouvernera que pour las classes aisées. Presque la moitié de la population a les yeux braqués sur lui!

 

 

 

 



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