Le lourd héritage que laisse Peña Nieto au Mexique

Editado por Reynaldo Henquen
2018-11-30 13:59:02

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Le 1er décembre le Mexique assistera à un événement d'une importance particulière : le président élu, Andrés Manuel López Obrador, un politique progressiste qui n'appartient à aucun des deux grands partis traditionnels de ce pays, recevra la présidence des mains d'Enrique Peña Nieto qui lui laissera aussi un lourd héritage.

Le Mexique est un pays riche en ressources naturelles, avec un territoire qui possède tout type de sols et de climats, de l'eau en abondance et une population laborieuse et généreuse qui a accueilli durant des années des centaines de milliers de Latino-américains et d'Européens à la recherche de refuge et d'affection.

Cependant, ces dernières décennies ont eu des effets dévastateurs pour ce peuple à cause de la décomposition politique et morale de ses autorités, de la répression contre les mouvements sociaux et de la pénétration du crime organisé dans les structures de l'état.

La période que termine Peña Nieto est une espèce de résumée de ces calamités comme en témoignent diveres données y compris des investigations d'organismes officiels.

Presque 130 mille morts à cause de la violence en 6 ans est un chiffre révélateur de la façon dont les appareils de sécurité et de justice ont été dépassés ou, dans une bonne mesure, ils ont été complices de certaines des affaires les plus graves dont celle des 43 normaliens d'Ayotzinapa, disparus dans un incident confus à proximité de la ville d'Iguala, dans l'état de Guerrero.

Le rapport rendu il y a quelques heures par la Commission Nationale des Droits de l'Homme, entité officielle, dénonce le fait que des autorités municipales, gouvernementales et fédérales ont été informées au moment même où l'enlèvement était en cours mais qu'elles n'ont rien fait pour l'empêcher.

« Un crime de la gravité de celui qui a été commis à Iguala les 26 et 27 septembre 2014 n'a été possible que grâce à la pénétration de la délinquance organisée dans les structures des trois niveaux de gouvernement » affirme le rapport.

« C'est un cas abominable qui est devenu emblématique de la décomposition institutionnelle et sociale à laquelle fait face notre pays ainsi que du moment critique qu'il traverse en matière de violence, d'insécurité, de corruption et d'impunité » a souligné le procureur des droits humains, Luis Raúl González Pérez.

Sur le plan économique, malgré l'évaluation optimiste que fait Peña Nieto d'une croissance soutenue de 2,5% du PIB, cette richesse n'a fait qu'accentuer les inégalités , selon des spécialistes de l'ONG FUNDAR.

« Si le Mexique avait seulement cent habitants, 10 d'entre eux seraient propriétaires de l'argent » a assuré cette entité qui a rappelé qu'après la réforme fiscale de 2014, les plus riches paient moins d'impôts et les pauvres ont moins de ressources encore. Les dépenses sociales ont connu une chute brusque et la dette extérieure a augmenté de 41%.

C'est la situation que Peña Nieto léguera demain à Andrés Manuel Lòpez Obrador et le jour de l'investiture de ce dernier , nous parlerons de plusieurs des stratégies qu'il propose pour commencer à mettre de l'ordre dans un chaos qui ne peut pas bien sûr être éliminé en 6 ans de mandat.

 

 



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