Bukele se forge des sympathies artificielles tout en ignorant les critiques

Editado por Francisco Rodríguez Aranega
2020-09-28 09:44:21

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Par: Roberto Morejón

 

La première manifestation des Salvadoriens contre le gouvernement de Nayib Bukele a montré le mécontentement croissant à l'égard du président, bien qu'il manipule habilement l'opinion publique.

Des fonctionnaires municipaux et des maires ont récemment exigé la livraison de 75 millions de dollars provenant d'un fonds de développement, un acte inhabituel en 15 mois de mandat de Bukele.

Des représentants de communautés dont les projets sont paralysés fautes de ressources se sont joints à la manifestation.

Au moment où ils sont descendus dans la rue une vingtaine de juges présentaient une plainte devant un rapporteur de l'ONU.

Les magistrats ont signé une lettre dénonçant ce qu'ils ont appelé de graves violations de l'indépendance judiciaire, attribuées au gouvernement et au président du Salvador. 

Auparavant, des secteurs académiques avaient exigé à l'exécutif de cesser ce qu'ils appelaient la protection accordée aux Forces armées afin d'éviter l'examen de dossiers compromettants sur la répression.

Les troubles dans certains secteurs de la vie publique ont commencé en février dernier lorsque Bukele a ordonné aux militaires d'entrer par la force à l'Assemblée législative afin de faire approuver son plan de sécurité controversé.

Selon ses critiques, la procédure comprend un pacte avec les gangs dangereux, ce qui explique que le taux d'homicides ait baissé au Salvador, sans que le phénomène soit analysé à partir de ses racines économiques et sociales.

Mais Bukele est également la cible d'autres accusations.

Ses confrontations publiques avec la Cour suprême, le refus d'être contrôlé, la prise de décisions verticales et la détérioration des processus institutionnels, ont mérité l'attention des groupes politiques et sociaux. 

L’image d’autoritarisme de Bukele ne fait que se renforcer. Le Chef de l'État a répondu à l'augmentation des cas de Covid-19 par la création de sites de confinement aux conditions malsaines.  

Cependant, la progression de ses détracteurs n'a pas découragé le président Nayib Bukele, qui a accru son habileté à manipuler l'opinion des citoyens.

En utilisant à profusion le réseau social Twitter comme Donald Trump qu'il a visité à la Maison Blanche, Bukele profite de la baisse du taux d'homicideS en sa faveur, sans révéler jusqu'où il est allé dans sa politique de sécurité.

Il a également poursuivi ses diatribes contre les politiciens traditionnels au fur et à mesure qu'il gagnait des adeptes.

On ne sait pas dans quelle mesure Bukele pourra jouer à se construire une image sympathique tout en accumulant les problèmes non résolus.



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