Indifférence mortelle

Editado por Reynaldo Henquen
2021-04-30 18:12:38

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Par Guillermo Alvarado

La mort de 130 personnes suite au naufrage d’une embarcation précaire qui prétendait traverser les eaux de la Méditerranée a provoqué une grande consternation. La mer Méditerranée est devenue le tombeau de milliers de migrants au cours des dernières années dans leur tentative désespérée d’arriver aux côtes européennes.

La perte de tant de vies est déplorable, car il s’agit d’êtres humains vulnérables, victimes de maladies, de la pauvreté, des conditions climatiques extrêmes ou de la violence, qui exercent leur droit légitime de chercher un futur meilleur pour eux et pour leurs familles.

Mais ce qui est vraiment scandaleux c’est que l’on sait maintenant que des appels à l’aide désespérés ont été lancés, en raison du mauvais temps et la fragilité de l’embarcation en caoutchouc qui les transportait et aucun des pays concernés n’a rien fait pour les sauver.

Lorsque le navire de sauvetage humanitaire Ocean Viking et un navire marchand sont arrivés à l’endroit rapporté ils n’ont trouvé que des cadavres et aucun survivant.

La description la plus exacte de ce qui s’est passé il y a quelques jours en Méditerranée a été donnée par le pape François, lorsqu’il a parlé de la façon honteuse dont on a abandonné ces personnes, qui viennent s’ajouter à la longue liste des victimes de l’une des routes les plus dangereuses pour les migrants.

Selon l’Organisation Internationale des Migrations, OIM, deux autres navires avec 42 migrants ont fait naufrage aux mêmes dates entre les côtes de la Lybie et l’Italie, ce qui représente un total de 172 morts.

Le flux d’êtres humains désespérés depuis l’Afrique vers l’Europe n’a pas cessé en dépit de la pandémie de Covid-19 ou plutôt il augmente en raison de cette situation.

Depuis le début de cette année, l’OIM enregistre la mort de 500 personnes en Méditerranée centrale, ce qui représente trois fois plus de victimes par rapport à la même période en 2020.

Il n’existe pas la moindre notion du nombre des décès dans le trajet par terre depuis leurs endroits d’origine mais on sait qu’entre les pénuries du voyage, les actions des trafiquants et d’autres groupes criminels, la létalité est très élevée.

Il y a une autre route extrêmement dangereuse appelée « Canarie », en référence aux îles espagnoles du même nom, où au début de cette semaine on a découvert une pirogue avec 17 cadavres et trois survivants.

Le collectif “Caminando Fronteras”, ONG qui défend les droits des migrants a signalé qu’en 2020 environ deux mille 170 migrants ont perdu la vie lorsqu’ils ont essayé d’entamer la traversée depuis le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal ou la Gambie vers l’Espagne.

Derrière toutes ces vies perdues il y a des dommages causés par des siècles d’exploitation coloniale européenne en Afrique, une dette qui n’a pas encore été payée.



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