Le Honduras d’aujourd’hui

Editado por Reynaldo Henquen
2021-06-29 17:40:59

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Par María Josefina Arce

La pauvreté, la violence, les attaques contre les peuples autochtones, l’assassinat de leurs dirigeants, la corruption et les liens avec le trafic de drogue sont les caractéristiques du Honduras 12 ans après le coup d’État contre le président de l’époque, Manuel Zelaya.

Élu démocratiquement aux urnes en novembre 2005 avec 49, 9% des voix, Zelaya a marqué un changement au Honduras. La nation centraméricaine a connu une croissance économique et des dizaines de milliers d’emplois ont été créés.

Les programmes sociaux mis en œuvre ont apporté une grande aide aux secteurs les plus vulnérables. Plus d’un million de Honduriens ont bénéficié de la Stratégie de réduction de la pauvreté et,  dans le domaine de l’éducation, 24000 adultes ont été alphabétisés.

 Au cours des trois années de mandat de Zelaya, le pays s’est associé à des mécanismes solidaires tels que l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des peuples et PETROCARIBE, à travers lesquels se sont développées diverses initiatives à fort impact social.

Mais les transformations qui se produisaient sur le territoire hondurien se heurtaient aux intérêts des pouvoirs traditionnels qui, avec la complicité de l’armée et l’approbation des États-Unis et de l’OEA, Organisation des États américains, ont reversé Zelaya en juin 2009.

Aujourd’hui, le Honduras est un autre pays. Le gouvernement de facto de Roberto Micheletti et de son successeur Porfirio Lobo ont réduit à néan les acquis enregistrées sous la présidence de Zelaya.

À la fin de l’année dernière, soixante-dix pour cent de la population vivait déjà dans la pauvreté, une situation aggravée par le COVID 19 et par l’aide plus qu’insuffisante du gouvernement de l’actuel président Juan Orlando Hernández.

La corruption est un autre mal qui gagne du terrain. Le cas de l’épouse de l’ancien président Porfirio Lobo, accusée de détourner des fonds publics destinés à des ouvrages sociaux, et celui de l’Institut hondurien de sécurité sociale, où un groupe de fonctionnaires proches du Parti national, ont détourné 335 millions de dollars.

 Le gouvernement actuel est maintenant lié au trafic de drogue. En fait, un frère du président a été jugé aux États-Unis pour cette activité illégale.

La violence s’est également intensifiée. Le Honduras est considéré comme l’une des nations les plus dangereuses du monde. 4000 assassinats ont été commis en 2020, malgré les mesures de confinement imposées par la pandémie.

D’après les statistiques, 37 homicides pour 100000 habitants sont enregistrés sur le territoire hondurien. La violence, encouragée par les inégalités et le manque de chances, fait partie de la vie quotidienne des Honduriens, qui ont recour à l’émigration pour échapper au paysage désolant du pays.

Des élections générales auront lieu en novembre prochain au Honduras, un pays plongé dans une crise économique, sociale et sanitaire et où le COVID 19 a déjà coûté environ 7000 vies et les personnes infectées atteignent 260000.



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