Par Guillermo Alvarado
Peu de fois dans l'histoire, on a assisté à un spectacle aussi grotesque que celui qui a été mis en scène ces derniers mois au Brésil. Il s'est clos ce mercredi, lorsque un groupe de sénateurs corrompus et traitres, avec l'appui de la droite et des grands médias ont achevé le coup d'état contre la présidente, Dilma Rousseff, dans le but obscur de faire grossir davantage le voile d'impunité avec lequel ils se couvrent.
La présidente a été séparée de sa charge malgré le fait qu'aucune preuve sur des délits de corruption ou des crimes de responsabilité n'ait été présentée.
La destitution de Dilma Rousseff a mis fin à un peu plus de 13 ans de gouvernement du Parti des Travailleurs, qui durant ce temps a sorti de la pauvreté 35 millions de personnes et a amélioré les revenus de 40 millions.
Jamais auparavant un gouvernement n'a autant travaillé dans le Géant Sud-américain pour résoudre des problèmes urgents comme l'accès à l'éducation et à la santé, le logement, la faim, la protection des ressources naturelles. L'arrivée au pouvoir du PT avec tout d'abord Luis Inacio Lula Da Silva, puis Dilma Rousseff a tout changé.
Ce sont justement les énormes richesses que possède ce pays qui sont à l'origine de la question. L'existence d'un gouvernement prêt à défendre ces ressources et en faire bénéficier le peuple éveille de l'inquiétude parmi les forces hégémoniques impériales dont les transnationales sont le fer de lance pour leur pénétration et domination.
Dans le long chemin de la conspiration législative contre Dilma, il y a des noms qui se font remarquer dont celui de Eduardo Cuhna, ex président de la Chambre des députés, le principal symbole de la constellation de fonctionnaires corrompus qui ont permis que l'actuel président, Michel Temer, occupe de façon illégitime ce poste.
Celui-ci est arrivé à ce poste d'une façon infâme. Si Cunha est le visage de la corruption, Temer est le symbole de la trahison, ourdie durant des mois, pour obtenir une investiture qui va à l'encontre de la volonté de 54 millions de Brésiliens qui ont voté pour Dilma Rousseff.
D'ores et déjà, des privatisations ont été annoncées, tout comme des coupes dans les programmes sociaux. Il faut s'attendre aussi à une politique extérieure, orientée vers les diktats venus du Nord, ce qui implique l'abandon progressif des mécanismes d'intégration régionale, actuellement en marche et dont le PT a été le propulseur.
Le coup d'État au Brésil est, comme le signale la déclaration du gouvernement révolutionnaire de Cuba, une expression de l'offensive de l'impérialisme et de l'oligarchie contre les gouvernements révolutionnaires et progressistes en Amérique Latine et dans les Caraïbes, offensive qui menace la paix et la stabilité des pays de la région”.
Le dénouement du procès est une victoire éphémère de la trahison, de l'illégalité et de la corruption. Elle doit servir d'avertissement à tous nos peuples pour empêcher à temps, un retour aux années les plus obscures dans la région, lorsque les décisions étaient prises à Washington et exécutées sur notre sol.