Par María Josefina Arce
Le scandale pour l'espionnage auquel se sont livrés les États-Unis contre des millions de personnes dans le monde, continue d'affecter l'image et la crédibilité du gouvernement du président Barack Obama, qui, ces derniers jours a tenté de justifier les activités de l'Agence Nationale de Sécurité et d'autres agences d'espionnage, en signalant qu'elles contribuaient à protéger les intérêts des États-Unis.
L'Agence de Sécurité Nationale est impliquée dans un grand scandale depuis que l'un de ses consultants, Edward Snowden, ait révélé des centaines de milliers de documents qui ont mis à nu les programmes massifs de surveillance sur Internet ou moyennant la mise sur table d'écoute des téléphones de millions de personnes dont de dirigeants mondiaux.
Les récents propos d'Obama à ce sujet ont éveillé l'indignation et le scepticisme. Dans son discours au Département de la Justice, il a annoncé une nouvelle direction avec de nouvelles règles pour la collecte de données, mais en aucun moment il n'a dit qu'un terme allait être mis à cet espionnage très critiqué.
La réalité est qu'Obama, se servant de la croisade contre le terrorisme très controversée, entreprise par son prédécesseur, George W. Bush, a défendu cette pratique illégale dans sa totalité et il a annoncé qu'il va la maintenir.
Cette activité porte atteinte aux droits citoyens. Elle a été qualifiée de hautement préoccupante par le directeur exécutif de l'Union Étasunienne des Libertés Civiles, Anthony Romero.
La seule chose qu'Obama a promis c'est que les services d'intelligence étasuniens n'espionneront plus les communications des leaders des pays alliés. Cela confirme que Washington continuera d'espionner les gouvernements qui ne seront pas de son gré.
Le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, a qualifié de grave le fait qu'Obama se soit engagé publiquement à abandonner uniquement l'espionnage contre les dirigeants des gouvernements alliés des États-Unis
Pour sa part, Julian Assange, le fondateur du site Wikileaks, considère que le discours d'Obama est une honte. Il l'a accusé de mentir à l'opinion étasunienne et internationale, car il n'a présenté aucune réforme substantielle dérogeant les opérations clandestines de surveillance auxquelles se livre Washington à niveau mondial.
Une chose est certaine : les propos d'Obama, qui tentait de calmer l'opinion, ne font qu'éveiller la méfiance. Nombreux sont ceux qui se rappellent que l'actuel gouvernement se vantait d'avoir en fini avec les tactiques de l'administration Bush basées sur le secret. Les révélations de Snowden ont mis en évidence qu'en matière d'espionnage des voisins et des autres pays du monde, les choses n'ont pas du tout changé à la Maison Blanche.