Par Arleen Rodriguez
Chaque fois que vois ou que je lis quelque chose au sujet des attaques de l’OEA, l’Organisation des Etats Américains, contre le Venezuela, je pense à ce qu’on a fait à Cuba. Au sein de ce «ministère de colonies » auquel nous ne reviendrons jamais (La Cuba révolutionnaire en a été expulsée en 1961), comme l’a dit avec fierté Jennifer Bello, leader étudiante cubaine, on constate très clairement que dans ce continent il y a deux Amériques très distinctes : Celle du Nord qui va de plus à moins et celle du Sud qui va de moins à plus, comme nous l’a appris, José Marti, Héros national des Cubains.
A quoi sert l’OEA ? nous avons posé la question en 2008 au cours d’une émission La Table Ronde de la chaîne régionale de télévision TELESUR, depuis Panama où avait lieu une réunion ministérielle à laquelle Condoleeza Rice, alors secrétaire d’Etat nord-américaine, avec des airs d’impératrice et d’où elle est sortie meurtrie par les critiques de la nouvelle Amérique Latine qui émergeait des processus révolutionnaires avec à la tête le Venezuela d’Hugo Chavez.
En ce moment-là, nous n’avons obtenu aucun témoignage favorable à l’union d’esprits si différents. Tout au plus, quelques ministres des Affaires étrangères du Sud nous ont dit que l’OEA servait pour tenir tête à ceux du Nord à n’importe quel dialogue.
Plus tard, viendrait la réunion de San Pedro Sula et la bataille héroïque du Honduras du Président Manuel Zelaya et de Patricia Rodas pour la revendication de Cuba.
Nous savons tous que l’humiliation subie alors par Hillary Clinton a été payée par un coup d’Etat, le premier d’une série d’autres plus en douce, plus truqués mais non moins coûteux pour le progrès et l’unité de notre Amérique.
Si nous avons déjà la CELAC, la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens, à quoi sert l’OEA ? Il faudra se poser la question à maintes reprises. Le Venezuela n’est pas la prochaine victime, comme l’ont signalé quelques-uns. Le Venezuela a été la première victime des coups d’Etat ourdis avec la complicité de l’OEA et sa Charte démocratique, faite, ne l’oublions pas, dans le but de renverser Chavez.
Ils n’ont pas pu se défaire du chavisme mais certainement ils continueront à tenter de le faire par n’importe quel moyen, bien que certains partis de droite et même de centre de l’hémisphère incendient des Parlements, chargent des foules et fassent reculer manu militari les peuples de la région aux jours sombres du néo-libéralisme.
Cuba est la preuve du fait qu’on doit et qu’on peut vivre en dehors de l’OEA. Grâce à la résistance héroïque de son peuple, oui. Mais aussi, grâce à la solidarité précieuse d’autres peuples. Le Venezuela résiste. Offrons-lui, sans hésiter toute notre solidarité.