Crise dans le Golfe, Jeu de trônes?

Édité par Reynaldo Henquen
2017-06-07 13:50:45

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La rupture de relations de plusieurs pays du Golfe Persique et du Moyen Orient avec le Qatar ainsi que la fermeture draconienne des frontières aériennes et terrestres qui a été imposée à ce riche émirat, démontrent la présence, dans cette région, d'intérêts très puissants qui n'ont rien à voir avec la stabilité, l'unité et la paix.

Quoique soudaine, cette mesure ne constitue pas en réalité une surprise car les relations au sein du Conseil de Coopération du Golfe connaissent un processus de détérioration depuis qu'en 2014 une crise similaire a eu lieu à cause de l'appui donné par le Qatar au président renversé de l'Égypte Mohamed Morsi et à son organisation « Les Frères Musulmans ».

Mohamed Morsi a été renversé en 2013 par un soulèvement dirigé par Abdel Fattah Al-Sisi et l'organisation « Les Frères Musulmans » a été déclarée illégale et terroriste.

Les voisins du Qatar l'accusent aussi de promouvoir un rapprochement avec l'Iran et d'éprouver de la sympathie par le mouvement Hamas dans la Bande de Gaza, mais au fond, les choses sont beaucoup plus compliquées car l'Arabie Saoudite elle-même appuie et arme le mouvement extrémiste Al Nosra en Syrie et lance des bombardements criminels contre la population du Yémen, bombardements qui ont pratiquement réduit en ruines ce pays et, pourtant, personne n'en dit pas un mot.

L'Arabie Saoudite, aux côtés du Bahreïn, des Émirats Arabes Unis et de l'Égypte dirigent maintenant les actes hostiles contre le Qatar et ils ont entraîné dans cette crise, derrière eux, les gouvernements du Maroc et des Maldives ainsi que d'autres dont l'existence est presque formelle, comme celui du Yémen dans l'exil et celui de la Libye, qui manquent de toute représentativité dans la pratique.

Outre les affrontements historiques et sanglants entre les peuples arabes, que ce soit pour des motifs politiques, économiques, religieux ou géographiques , dans ce cas-ci il y a un facteur de poids et c'est l'influence des États-Unis, rénovée lors de la récente visite dans la région du président des États-Unis Donald Trump.

Cet événement a été le détonateur de la crise.

Le chef de la Maison Blanche a lui-même posté sur twitter un message reconnaissant qu'au cours de ses conversations avec des gouvernants du Golfe Persique et du Moyen Orient, il a signalé qu'il ne peut plus y avoir de financement de l'idéologie radicale. « Les leaders ont tourné leur regard vers le Qatar » -a-dit Trump.

Au cours de ce périple, le président étasunien a renforcé les liens avec la monarchie saoudienne ayant à sa tête le Roi Salman Bin Abdulaziz , qui a signé un contrat militaire volumineux pour la somme astronomique de 10 milliards de dollars.

En politique, les choses sont rarement le fruit du hasard raison pour laquelle il n'est donc pas étonnant qu'après ces événements, Ryad dirige ses actions contre le Qatar, un petit pays mais ayant une économie puissante basée sur l'exportation de gaz et dont l'expansion dans plusieurs points de la planète éveille des soucis chez ses partenaires du Conseil de Coopération du Golfe qui ne sont plus aussi amicaux que jadis.

Il ne s'agit pas d'une lutte entre bons et méchants. Il est très difficile de s'en tenir strictement à un tel classement.

Il s'agit d'un jeu impitoyable d'hégémonies, de trônes et d'influences ayant pour but de savoir qui sert mieux et plus les États-Unis, une puissance extra-régionale.

Et au milieu du remue-ménage quelqu'un est heureux et s'amuse on ne peut plus : Israël, le seul ami véritable que Washington reconnaît -rappelons-le- dans cette partie du monde.

 

 

 



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