Hier la livre sterling, la monnaie du Royaume Uni, s'est effondrée sur les marchés internationaux lorsqu'on a appris qu'un groupe de députés du Parti Conservateur seraient en train de conspirer pour renverser la première ministre Theresa May qui, évidemment n'a pas atteint le but qu'elle s'était fixée de serrer les rangs lors d'un discours accidenté prononcé mercredi.
La livre sterling a cédé beaucoup de terrain face au dollar étasunien et à l'euro qu'utilisent plusieurs pays de l'Union Européenne ce qui vient compliquer encore plus le panorama dans un pays où il existe le consensus pour se séparer du bloc continental, le dit brexit mais les différences sont nombreuses sur la façon dont ce processus doit être mené.
Theresa May et beaucoup de ses partisans préfèrent un divorce dur, c'est-à-dire, abandonner le mécanisme d'intégration y compris la zone de libre-échange, les accords migratoires et les normes douanières en vigueur.
D'autres, dont le Parti Travailliste, préfèrent une rupture en douceur, c'est-à-dire, quitter l'Union Européenne, sans perdre les avantages d'un marché commun, maintenir la libre circulation des personnes et d'autres avancées qui sont mutuellement avantageuses.
La chef du gouvernement britannique a été victime d'une manœuvre qu'elle a ourdie , elle-même, lorsqu'elle a surpris tout le monde avec une convocation à des élections anticipées en juin dernier dans le but d'augmenter son avantage au sein du parlement, d'amener l'opposition à un brexit dur et d'imposer ses conditions à ses anciens partenaires. Cette manœuvre a coûté chère à Theresa May car elle a perdu la majorité au parlement et elle est restée très affaiblie.
Les conservateurs, appelés aussi Torys, sont très préoccupés par le fait qu'aux élections mentionnées ses principaux adversaires, les travaillistes ayant à leur tête Jeremy Corbyn, de plus en plus charismatique puisse leur arracher le pouvoir et nombreux sont ceux qui se demandent si le moment est venu de remplacer Theresa May.
Mercredi, au cours de la clôture d'un congrès conservateur, la première ministre a essayé d'apaiser les esprits et elle a annoncé plusieurs programmes sociaux dont un programme de logements et elle a appelé les jeunes à préserver le rêve britannique.
Cependant, le discours a été très accidenté, premièrement à cause d'une affection à la gorge de la chef du gouvernement qui l'a fait presque perdre la voix, ensuite l'interruption par un comédien qui lui a remis une notification symbolique de licenciement et même l'effondrement d'un panneau d'appui derrière elle.
D'après ce que l'on sait, 30 élus conservateurs cherchent le remplacement de Theresa May, un nombre encore insuffisant pour atteindre ce but , mais symbolique au sens que les appels à l'unité n'ont pas eu les résultats escomptés mais qu'au contraire, les brèches sont de plus en plus visibles.
De l'autre côté de la Manche, les autorités de l'Union Européenne regardent l'orage bien protégés et il n'y a pas le moindre doute qu'ils s'apprêtent à tirer le plus grand profit possible d'un divorce qui, depuis son annonce, a été pronostiqué comme prolongé, douloureux et ruineux pour les deux parties et d'après ce que l'on voit jusqu'à présent, le plus affectée sera le Royaume Uni.