Instabilité au Liban

Édité par Reynaldo Henquen
2017-11-06 14:11:39

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La démission inattendue du premier ministre du Liban, Saad Hariri, annoncée au cours d'une visite non-annoncée en Arabie Saoudite a donné lieu à une grande quantité d'hypothèses sur les causes et sur les effets d'une décision qui génère l'instabilité, pas seulement dans ce pays mais aussi dans toute la région où sont concentrés beaucoup d'intérêts religieux, politiques, économiques et géostratégiques.

Il n'est pas facile de s'orienter sur ce qui se passe dans une zone aussi volatile, mais à première vue, il y a quelque chose qui attire énormément l'attention : le lieu et les excuses avancées par l'ex-chef du gouvernement libanais au cours d'une conférence de presse à la télévision de l'Arabie Saoudite où il s'est rendu, nous insistons, de façon inattendue.

Selon Saad Hariri, il était presque impossible pour son gouvernement d'exercer ses fonctions, mais cela semble plutôt une allusion voilée au pouvoir qu'a le mouvement de Résistance Islamique libanaise , Hezbollah. Il a parlé aussi d'une croissante influence de l'Iran dans les affaires intérieures de son pays et il a signalé que sa vie est en danger.

Les deux premières raisons coïncident exactement avec la vision politique de l'Arabie Saoudite sur la région et si nous ajoutons à cela que l'annonce de la démission a été faite à Riyad, nous avons presque un portrait parlé de celui ou de ceux qui se trouvent derrière cette manœuvre politique surprise.

En effet, la première chose que l'on doit chercher dans cette complexe partie d'échecs au Moyen Orient est à qui profite la déstabilisation du Liban. Les premiers noms qui viennent à l'esprit sont justement l'Arabie Saoudite suivie des États-Unis et d'Israël, des ennemis jurés du Hezbollah et de l'Iran.

Pour le royaume saoudien, la chute du gouvernement de Hariri intervient à un bon moment lorsque le jeune prince héritier Mohamed Bin Salman est en train de renforcer son pouvoir.

Justement samedi, il a délivré des mandats d'arrêt contre plusieurs membres de la monarchie, du gouvernement et des représentants de familles aisées qui sont en détention, pas dans des cellules, mais dans un hôtel 5 étoiles.

Pour l'Arabie Saoudite, les choses ne vont pas bien au Yémen qui est le théâtre d'une guerre qui s'est prolongée avec un coût humain excessif et avec un fort impact sur l'économie ce à quoi s'ajoute l'échec des groupes armés qu'elle finançait en Syrie.

Les choses n'ont pas non plus bien tourné pour les États-Unis en Afghanistan qui est le théâtre d'une guerre sans fin et où l'objectif fondamental, celui d'asseoir une forte présence militaire dans le centre de l'Asie qui leur permettrait de faire pression sur la Russie et la Chine, est loin d'être atteint.

En ce qui concerne Israël, le Hezbollah est un frein pour ses ambitions de maintenir une hégémonie totale au Moyen Orient, sous la tutelle, bien sûr, de Washington, son mentor et principal allié.

Ce n'est pas par hasard dans ce contexte qu'une fois échoué le complot contre Damas, l'ingérence de ces puissances prend pour cible Beyrouth qui, après une longue guerre fratricide est maintenant un centre économique, financier et commercial de premier plan.

Et enfin, si nous voulons une autre donnée pour mieux nous orienter, voyons qui est le coupable de cette crise selon la presse occidentale. De façon quasi-unanime, tous les médias occidentaux montrent du doigt l'Iran, raison pour laquelle nous pouvons être presque sûrs, chers amis, du fait que le nid qui a couvé ce serpent est ailleurs qu'au Moyen Orient.

 

 

 

 



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