Malheureusement , en quelques heures seulement , il faut de nouveau revenir sur le thème du sous-marin argentin San Juan, mais cette fois-ci, pour commenter le pervers traitement que la Marine de guerre et le gouvernement de Mauricio Macri ont donné à cette tragédie qui a endeuillé mais aussi éveillé la colère et l'indignation des proches des 44 membres de l'équipage dont on sait maintenant qu'ils sont morts.
Après 8 jours de recherche spectaculaire du sous-marin et de son équipage, après avoir donné de faux espoirs à leurs proches et maintenu un rideau de fumée à travers la presse, on a appris la vérité hier: peu après avoir perdu contact, une explosion qui a détruit le sous-marin s'est produite.
Les termes extravagants utilisés par un chef de la marine de guerre pour donner des informations sur les faits qui ont été décrits comme "un évènement anormal, court, violent, pas d'origine nucléaire, correspondant à une explosion" ont été interprétés comme une moquerie de très mauvais goût par ceux qui, depuis des jours, se trouvent dans la base de Mar del Plata attendant des nouvelles de leurs proches.
Comme le signalait la journaliste argentine Stella Calloni dans des déclarations au quotidien « La Jornada », ce qui est arrivé pouvait être résumé en une seule phrase : le sous-marin a, tout simplement, explosé, ce qui a élimé la possibilité qu'il y ait des survivants.
Le pire de l'affaire est que le gouvernement de Mauricio Macri savait exactement ce qui s'était passé depuis le jour même de la disparition du sous-marin le 15 novembre et il a mis trop de temps pour dire la vérité ce qui laisse la porte ouverte à beaucoup de spéculations, qui vont, depuis la stupidité pure et simple de ceux qui ont manipulé les informations, jusqu'à des choses beaucoup plus obscures et ténébreuses.
Parmi les informations que l'on commence à apprendre et que le président Macri n'avait pas révélées, figure celle qui indique que depuis la seconde quinzaine d'octobre , il y avait, dans le Sud du pays, un nombre élevé de militaires étasuniens et d'hommes de science de l'Administration Nationale de l'Aéronautique et de l'Espace, la NASA.
Plus encore, le 31 décembre de ce mois-là, plusieurs navires de la Marine de Guerre des États-Unis sont arrivés au port d'Ushuaia, d'où est parti le San Juan de retour à Mar del Plata après plusieurs jours de présumée surveillance dans ces eaux.
Il y a lieu de se demander si le sous-marin a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir ou s'il prenait part à des manœuvres clandestines non autorisées par le Congrès de l'Argentine comme le veut la Constitution.
Un autre doute qu'a l'opinion publique est le suivant : est-ce que le fait de cacher l'explosion pendant une semaine a permis de repérer et de cacher des débris du San Juan qui pourraient révéler des données éventuellement embarrassantes pour les autorités argentines dont la véritable cause du désastre.
Le sous-marin avait été construit en 1983 en Allemagne, cela veut dire il y a presque 35 ans et bien qu'il ait fait l'objet de réparations pour rallonger sa vie utile, c'était déjà un vieux sous-marin.
Malgré cela, il est difficile qu'un court-circuit qui a été le prétexte initial pour justifier la perte de contact, ait provoqué une explosion à même de le détruire.
Les doutes et la méfiance envers le gouvernement de Macri s'accumulent tandis que 44 familles pleurent leurs morts avec la sensation accablante du fait qu'outre leur perte, elles ont été l'objet d'une moquerie perverse et injustifiable.