L'arrestation, aux États-Unis, à cause d'une irrégularité migratoire, du politique et ex candidat présidentiel du Guatemala, Manuel Baldizón, a mis de nouveau au grand jour le scandale du système de corruption de l'entreprise du bâtiment Odebrecht car l'individu en question est accusé dans son pays d'avoir reçu des fonds illégaux pour le financement de sa campagne électorale en 2015.
Des données révélées par le procureur général du Guatemala, Thelma Aldana, indiquent que ce politique a reçu près de 3 millions et demi de dollars quand il briguait, pour la seconde fois, la présidence mais il a été battu aux urnes et cette défaite a pratiquement mis fin à sa vie politique.
En échange de cet argent, le parti dirigé par Baldizón, qui avait une forte présence au Congrès de la République, a accordé à l'entreprise brésilien de juteux contrats pour des travaux de construction et d'élargissement de routes, travaux qui n'ont jamais été réalisés et qui font toujours l'objet de litiges dans les tribunaux.
Le versement de fonds illégaux a été une pratique courante d'Odebrecht vis-a-vis de candidats dans différents pays de l'Amérique Latine dans le but d'acheter des faveurs politiques ou économiques au cas où ceux-ci accèderaient au pouvoir.
Ce que l'on sait c'est que, dans se schéma, Odebrecht aurait distribué dans toute la région, entre 2001 et 2016, quelque 800 millions de dollars en pots-de-vin qui lui ont permis d'obtenir des contrats publics un peu partout.
Le scandale a éclaté en 2014 mais les enquêtes ont commencé à s'approfondir un an après et, en 2017, l'identité de plusieurs des personnes impliquées a été connue. Parmi elles se trouvait le propriétaire de la firme Marcelo Odebrecht qui a été condamné à 19 ans de prison.
Cependant, grâce au pouvoir de l'argent, ce magnat corrompu n'a purgé que deux ans et demi de sa peine et le 20 décembre dernier, lorsque tout le monde avait les yeux tournés vers les Fêtes de Noël, il est sorti de prison pour purger le reste de sa peine dans sa maison luxueuse, confortablement, en compagnie de sa femme et de ses enfants.
Un autre de ses complices qui a réussi à échapper à la justice est le président putschiste du Brésil, Michel Temer, auquel un Congrès aussi corrompu que lui, a garanti la plus vaste immunité.
Les ex présidents du Guatemala, Otto Pérez Molina et du Pérou, Ollanta Humala, n'ont pas au autant de chance car ils attendent leur procès en prison tandis qu'un autre ex chef d'état péruvien, Alejandro Toledo, est recherché par la justice.
Le dossier d'Odebrecht est chargé. Elle a démontré que la corruption n'est pas un problème local mais international et que l'on a besoin d'actions concertées pour y faire face car, de même qu'un cancer, elle ronge les institutions, offense et trompe les peuples et détourne des ressources qui, bien employés, pourraient générer du bien-être pour des millions de personnes. Ce n'est pas par hasard que le Pape François a signalé que la corruption est pire qu'un péché, qui consomme le corps et l'esprit et qui détruit la personnes humaine.