Alors que le monde entier poussait un soupir de soulagement grâce aux signes évidents de détente dans la Péninsule Coréenne, l'un des points brûlants de la planète, le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé de nouvelles sanctions sévères contre Pyongyang qui ont laissé la sensation du spectacle d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.
On dirait que peut importait aux chef de la Maison-Blanche le spectacle encourageant des deux Corées, celle du Nord et celle du Sud, aux récents Jeux Olympiques d'Hiver où elles ont défilé ensemble lors du défilé inaugural ainsi que l'annonce de la tenue d'un sommet entre les deux présidents en avril prochain.
À un moment auquel le bon sens conseillait d'appuyer la communication et le rapprochement entre les deux pays, séparés par une guerre sanglante qui les a opposées vers la moitié du 20e siècle, le chef de la Maison-Blanche a eu l'idée d'annoncer des mesures contre la Corée Démocratique pour la présumée utilisation d'armes chimiques dans un fait confus et plein de mystères survenu en février 2017 à l'aéroport de Kuala Lumpur où est mort Kim Jong-nam, demi-frère du président Kim Jong-un.
Bien que Washington assure avoir des preuves du fait, les États-Unis sont experts dans la fabrication d'affaires partant de l'air et il y en a des exemples à profusion. Il suffit de rappeler les armes de destruction massive que le gouvernement de Saddam Hussein n'a jamais eues ou les attaques acoustiques qui n'ont jamais existé contre des diplomates étasuniens en poste à La Havane.
Mais pour pas décevoir ceux qui, comme nous lui reprochons d'être imprévisible , le président Trump a décidé d'accepter une invitation de son homologue de la Corée du Nord, Kim Jong-un, pour se réunir en mai et converser sur les thèmes les plus brûlants de cette région.
Immédiatement, dans plusieurs coins du monde, des voix se sont élevées pour saluer le sommet proposé par Jong-un, car il pourrait signifier un changement radical après que l'année dernière une guerre nucléaire semblait être sur le point d'éclater à cause de l'agressivité des États-Unis contre ce pays asiatique.
Ce serait la première fois qu'un président des États-Unis en fonctions converserait avec un chef d'état nord-coréen et bien qu'il y ait des motifs pour être prudents, le seul fait que Trump accepte de participer à la rencontre est en soit en pas en avant.
Il faudra savoir si le gouvernant de la principale puissance économique et nucléaire du monde assistera au sommet avec l'humilité suffisante pour écouter et pour prendre en considération les arguments de son interlocuteur pour parvenir à une entente.
Le pire qui pourrait arriver est qu'il assiste au sommet avec son habituel caractère impérial, disposé à dicter ses conditions en n'acceptant en échange qu'une obéissance aveugle.
Dans un chantier, le sable est indispensable, mais il faut aussi ce qui donne la solidité et qui fait perdurer toutes les structures, le ciment qui est, dans ce cas-ci, la volonté de reconnaître que dans un dialogue la contre-partie a souvent de bonnes raisons et que ce n'est qu'en les prenant en considération qu'on peut trouver la solution.