Ayotzinapa : la douleur toujours présente

Édité par Reynaldo Henquen
2018-03-16 14:08:29

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Trois ans et demi après la disparition forcée de 43 normaliens du district mexicain d'Ayotzinapa, dans l'état de Guerrero, la douleur des survivants de cette tragédie et des proches des victimes est aussi forte que le premier jour tandis que le gouvernement s'obstine à refuser de donner une explication crédible sur les faits.

 

Une étude appelée « Je voulais seulement qu'il fasse jour. Des impacts psychosociaux de l'affaire d'Ayotzinapa » élaboré par un groupe interdisciplinaire sur recommandation d'organisations humanitaires, signale que les personnes affectées par ce crime collectif ont souffert de changements profonds dans leurs vies et que que beaucoup d'entre elles ont même été obligés de quitter leur lieu d'origine.

 

Le document assure que les pères, les mères et les proches des 43 normaliens vivent une espèce de deuil congelé car ils ne savent pas si leurs fils sont vivants ou morts ce qui leur provoque des traumatismes psychosociaux difficiles à surmonter.

 

Plusieurs des normaliens enlevés avaient des enfants qui souffrent maintenant d'une absence inexplicable pour eux, absence qu'ils ne peuvent pas transformer en perte définitive et leurs vies sont marquées par une attente permanente mais presque sans espoirs.

 

Tout cela génère de l'angoisse, de la douleur et de la tristesse qui contrastent avec l'attitude du gouvernement du président Enrique Peña Nieto qui s'obstine à éviter un engagement envers la vérité qui devrait conduire à une réparation à l'égard des proches.

 

C'est la façon dont interprètent les proches des disparus la récente arrestation d'un présumé impliqué directement dans les faits, un individu identifié par les autorités comme étant Erick Uriel dit « la grenouille ».

 

Selon la version officielle, il s'agirait de la personne qui a accueilli les normaliens dans une décharge publique située dans le village de Cocula où ils auraient été assassinés et après leurs corps incinérés et les cendres jetées dans un fleuve situé à proximité.

 

Les proches assurent que cette arrestation ne signifie aucunement un pas un avant dans la solution de l'affaire, mais qu'elle a pour but d'étayer la théorie, réfutée avec des preuves scientifiques, selon laquelle les corps ont été incinérés dans cet endroit.

 

Une commission indépendante a déterminé qu'aux alentours de la décharge publique il n'y avait pas suffisamment de combustible pour réduire en cendres 43 corps. De plus, la puissance du feu nécessaire aurait laissé des traces indélébiles sur place, ce qui n'a pas été le cas.

 

41 mois après, on veut nous tromper nous, les parents, et le peuple du Mexique » a relevé Cristina Bautista, mère de l'un des normaliens disparus dans la nuit du 26 septembre 2016.

 

Cristina Bautista a ajouté qu'en maintenant cette version, le gouvernement prétend faire retomber toute la responsabilité sur la bande criminelle « guerriers unis » et sur la police locale blanchissant ainsi des institutions fédérales.

 

L'affaire d'Ayotzinapa a mis le Mexique au centre de l'attention mondiale, mais elle n'est pas la seule, car,selon des données officielles, entre 2007 et octobre 2017, 33 mille personnes ont disparu dans ce pays et dont on parle très peu, malheureusement.

 

 

 

 

 



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